Passeport No 10452

Il est difficile d’évaluer précisément la diaspora libanaise. Malgré tout, l’on sait qu’elle est nombreuse et dispersée dans plus de 70 pays. Certains avancent des chiffres dépassant les 10 millions de personnes. Au Canada, ils seraient environ 400 000.

Au pays des cèdres, ils sont peu en comparaison, environ 4 millions, sans compter les nombreux réfugiés syriens (environ un million) et palestiniens (500 000).

Et la grande majorité de ceux qui n’ont pas quitté le pays a en poche le nécessaire pour partir rapidement le cas échéant… Sauf Betty Taoutel.   La dramaturge, comédienne et metteure en scène n’a jamais quitté son Beyrouth natal et n’a pas de passeport d’un ailleurs meilleur, mais elle a réfléchi aux enjeux identitaires liés à l’appartenance, à la patrie, à la langue et à l’émigration.

De ce travail de réflexion est née la pièce “Passeport n°10452″ ou l’histoire d’un passeport condamné à l’exil qu’elle présente en première à Montréal le 3 novembre dans le cadre du Festival du Monde Arabe.

Betty Taoutel est l’une des figures marquantes du théâtre libanais contemporain. Après “Who is Claire Zahnassyan?” et “La dernière maison à Gemmayzé” , elle conçoit sa nouvelle pièce “Passeport n°10452″ en s’inspirant de nombreux témoignages d’immigrés libanais à Montréal.

L’histoire

Omar grandit dans un Liban instable : attentats, tensions politiques, grèves et conflits perpétuels entre les différentes factions politiques et religieuses. Partir ou rester? Tenter sa chance à Montréal dans le but d’obtenir ce passeport canadien tant convoité? Quitter la terre natale pour se sentir en sécurité et assurer un avenir meilleur pour ses enfants? Telles sont les questions qui tourmentent la mère d’Omar qui tente de convaincre son mari – et surtout elle-même – de la nécessité de partir vers cet ailleurs qui se trouve à l’autre bout de la planète.

Betty Taoutel  et Hagop Der Ghougassian sont sur scène entourés de personnages qui interviennent grâce à l’audio et à la vidéo.