Rob Ford passe aux aveux

Le maire de Toronto: «Oui, j’ai déjà fumé du crack.»

Après avoir esquivé la question pendant des mois, le maire de Toronto, Rob Ford, a admis mardi qu’il avait déjà fumé du crack.

Il a précisé qu’il avait inhalé ce dérivé de la cocaïne il y a environ un an, sans préciser s’il s’agissait de la seule et unique occasion.

« Oui, j’ai essayé [le crack]. Non, je ne suis pas un toxicomane. »— Rob Ford, maire de Toronto

Le maire Ford a raconté qu’il était ivre à l’époque et qu’il ne se rappelait pas des détails entourant ce jour fatidique. « Je peux seulement m’excuser maintenant et tourner la page », a-t-il ajouté.

Il a aussi soutenu qu’il n’avait pas menti, qu’il ne se rappelait pas qu’une vidéo avait été enregistrée, réclamant à nouveau que les extraits vidéo soient rendus publics par la police. La police de Toronto a expliqué dans le passé qu’il revenait aux tribunaux de décider quand la vidéo serait rendue publique, étant donné qu’il pourrait s’agir d’un élément de preuve dans le procès pour extorsion d’un ami du maire, Alessandro Lisi.

La fin ?

Rob Ford demeure en poste en tant que marie de Toronto pour l’instant. Il a raconté au Toronto Sun que sa confession le soulageait d’un lourd fardeau et qu’il était maintenant prêt à tourner la page et à continuer à travailler. « C’est comme si j’avais 1000 livres de moins à porter » a-t-il dit.

Mais nombre de conseillers municipaux, y compris des membres de son comité exécutif, lui demandent de démissionner, du moins temporairement.

« Le cirque dure depuis plusieurs jours. Le moment est venu pour le maire de prendre une pause.  »— Denzil Minnan-Wong, membre du comité exécutif

La conseillère municipale Jaye Robinson a affirmé que le maire « n’avait plus aucune crédibilité ».

null
Quelques dizaines de personnes ont manifesté mardi devant l’hôtel de ville pour demander la démission du maire. © CBC

Sa collègue Kristyn Wong-Tam a renchéri en disant que « le maire Ford avait toujours affirmé qu’il représentait l’homme ordinaire ». « L’homme ordinaire, a-t-elle twitté, ne fume pas de crack, d’après ce que je sais ».

Pour sa part, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, se dit préoccupée par la situation  mais elle n’a pas voulu dire si Rob Ford se devait maintenant de démissionner. « C’est difficile pour la ville de fonctionner », s’est-elle contentée de répondre.

Cette bombe politique survient alors que les tribunaux ont accepté, mardi, de rendre publics plus de détails sur une opération d’écoute électronique de la police relativement au trafic de drogue, incluant possiblement des conversations touchant Rob Ford.

Par ailleurs, certains conseillers municipaux cherchaient déjà à déposséder le maire de certains de ses pouvoirs. La motion contre lui qui doit être présentée devant le conseil municipal le mois prochain, si le maire ne démissionne pas d’ici là, aurait pour but de l’isoler. Selon la motion, le maire adjoint et les présidents actuels des différents comités municipaux resteraient en poste jusqu’aux prochaines élections municipales, dans un peu moins d’un an.

La nouvelle fait le tour du monde

La BBC au Royaume-Uni a mis la nouvelle à la une de son site Web.

Il s’agit aussi d’une manchette de dernière heure sur CNN.com.

Le Monde titre de son côté que « Le maire de Toronto reconnaît avoir fumé du crack »

La police ne bronche pas

La police n’a pas voulu commenter la confession du maire Ford au sujet de sa consommation d’une substance illégale, se contentant de répondre que ces « renseignements seront remis aux enquêteurs ».

RCI avec Radio-Canada

Catégories : Politique, Société
Mots-clés : , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.