D'après l'enquête réalisée par la fondation Thomson Reuters, l'Égypte serait le pire pays du monde arabe en ce qui concerne les droits des femmes. (Manifestation place Tahrir, en janvier 2012, un an après la révolution.)
Photo Credit: AFP / AFP

Des lendemains de révolution douloureux pour les femmes arabes

Et ce serait les Égyptiennes qui en payeraient le prix fort!

Selon les résultats d’une enquête effectuée par la Fondation Thomson Reuters, l’Égypte arrive bonne dernière en ce qui concerne les droits des femmes dans les pays de la Ligue arabe. 3 ans après les « Printemps arabes », ce pays bat des records en ce qui concerne le harcèlement sexuel –selon un rapport des Nations unies réalisé en avril 2013, 99,3 % des femmes et jeunes filles égyptiennes en ont été victimes -, mais aussi les violences morales, les mariages forcés, l’illettrisme ou encore les mutilations génitales faites aux femmes.

La situation n’est pas plus enviable pour les Iraquiennes et les Saoudiennes, même si ces dernières ont vu quelques améliorations à leur situation à la suite de certaines réformes mises en place par le roi Abdallah.

La Tunisie est l’état le mieux classé des pays qui ont connu des soulèvements, pourtant il n’arrive qu’en 6e position alors que la polygamie s’y développe. La Libye obtient la 14e place.

La situation la plus enviable

Elle revient aux Comores où les femmes occupent 20 % des postes ministériels, suivi du sultanat d’Oman et du Koweït.

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Femmes des Comores © AFP/Odd Andersen

Pour analyser la situation des droits des femmes depuis trois ans et établir son classement, la fondation Thomson Reuters a interrogé 336 spécialistes dans 21 états de la Ligue arabe et en Syrie (suspendue de la Ligue en 2011) des évaluations réalisées à partir des dispositions prévues dans la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes, signée ou ratifiée par 19 États arabes.

Les explications de Monique Villa, présidente-directrice générale de la Fondation Thomson Reuters dont le siège social est à Londres.

Écoutez

Les catégories analysées

  • Les femmes dans la société,
  • Les femmes dans l’économie,
  • Les femmes dans le système de la famille,
  • Les droits reproductifs
  • La violence faite contre les femmes.

Classement complet effectué par la fondation (plus le score est élevé, plus la situation est critique):

22. Égypte 74.895

21. Irak 73.070

20. Arabie saoudite 72.680

19. Syrie 72.390

18. Yémen 71.862

17. Soudan 71.686

16. Liban 66.931

15. Territoires palestiniens 66.629

14. Somalie 65.856

13. Djibouti 62.920

12. Bahreïn 62.247

11. Mauritanie 61.490

10. Émirats arabes unis 61.482

9. Libye 61.097

8. Maroc 60.229

7. Algérie 59.130

6. Tunisie 58.545

5. Qatar 58.372

4. Jordanie 58.218

3. Koweït 58.119

2. Oman 58.081

1. Comores 51.375

Il s’agit de la troisième enquête effectuée par la Fondation Thomson Reuters. La première, réalisée il y a deux ans, portait sur les pays les plus dangereux dans le monde pour les femmes et il y a un an l’organisme se penchait sur le droit des femmes dans les pays du G-20.

Catégories : International, Société
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