Le ministre des Finance aura beaucoup plus d’argent qu’anticipé
Le gouvernement canadien soutient à nouveau qu’il pourra réaliser l’exploit dont peu de pays occidentaux ont été capables depuis l’éclatement de la crise économique de 2008 soit l’équilibre budgétaire.
Le ministre des Finances du Canada prévoit en effet parvenir à l’équilibre budgétaire dans un peu plus d’un an et enregistrer par la suite un excédent par la suite.
Jim Flaherty a fait ces prévisions budgétaires lors d’une intervention devant le Comité permanent des finances nationales du Sénat.
Un peu d’histoire récente…
- Le Canada a relativement bien résisté à la crise économique mondiale, mais devra rehausser sa productivité pour maintenir son niveau de vie élevé, selon la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée au Canada.
- L’économie canadienne a surmonté la crise économique mondiale grâce à un contrôle plus serré de l’État sur les institutions financières et à la solidité du secteur bancaire.
- Depuis 2009, c’est le Canada qui affiche avec l’Allemagne la meilleure croissance de tous les pays industrialisés importants de la planète.
Le ministre se répète
L’annonce du futur équilibre budgétaire au Canada n’a pas surpris les économistes puisqu’il y a deux semaines environ le ministre Flaherty avait déjà dévoilé qu’il prévoyait un surplus anticipé pour 2015-2016 de 3,7 milliards de dollars. Le ministre l’estimait à 800 millions de dollars seulement en mars dernier.
« Nous atteindrons de nouveau l’équilibre budgétaire dans environ 14 mois et nous serons en position de dégager un surplus et de prendre des décisions sur […] ce que nous ferons de ce surplus », a déclaré M. Flaherty.
Équilibré le budget avant la tenue des prochaines élections
Le gouvernement conservateur de Steven Harper ne cache pas son désir de pouvoir réaliser l’équilibre budgétaire en 2015 afin de remplir ses promesses faites à l’électorat lors des dernières élections, notamment celle d’introduire le fractionnement du revenu au sein des familles quand le déficit budgétaire serait éliminé.
Aide-mémoire…
- Le fractionnement du revenu consiste à partager entre les membres d’une même famille le revenu d’un particulier afin de bénéficier des taux d’imposition progressifs et ainsi de réduire la facture d’impôt.
- Notre système fiscal est en principe progressif. Les premiers revenus sont peu ou pas imposés, alors que les derniers le sont à un taux supérieur. Lorsque le conjoint ayant les revenus les plus élevés en transfère une partie à l’autre, l’impôt total du couple s’en trouve réduit.
- Mais le fractionnement des revenus pourrait être élargi encore un peu plus selon les experts.
- Un couple de retraités au Canada est plus avantagé en ce moment avec 2 revenus de 24 000 $ qu’avec un seul revenu de 48 000 $ : en 2013, les économies d’impôts peuvent excéder 1 000 $ annuellement!
- M. Flaherty a déjà promis d’atteindre cet objectif dans le passé, mais l’échéance de 14 mois est sa promesse la plus précise jusqu’à maintenant dans ce dossier.
Mais, est-ce pour 2015 ou pour 2016 monsieur le ministre?
En s’adressant un peu plus tard aux journalistes, le ministre des Finances a précisé qu’il s’attendait à atteindre l’équilibre budgétaire durant l’exercice financier 2015-2016, et pas spécifiquement en mars 2015.
Certains analystes, qui s’appuient sur les rapports mensuels, estiment que le gouvernement fédéral pourrait avoir déjà atteint l’équilibre budgétaire quand M. Flaherty – ou son successeur – présentera son budget en 2015.
Les Canadiens semblent croire que l’économie se redresse
Selon un sondage le mois dernier de la firme Harris-Decima, l’indice de confiance des consommateurs canadiens par rapport à leur économie s’établit maintenant à plus de 81 %. Il s’agit d’une hausse de confiance constante depuis un an où le taux de confiance oscillait autour des 79 %.
Selon la firme de sondage canadienne cependant, à peine plus d’un Canadien sur cinq affirme que sa situation financière personnelle sera meilleure dans un an. La majorité des consommateurs indiquent aussi qu’ils ont l’impression de ne pas profiter personnellement des gains de l’économie canadienne.
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