La chancellière allemande Angela Merkel et son téléphone portable, probablement mis sous écoute par la NSA

La chancellière allemande Angela Merkel et son téléphone portable, probablement mis sous écoute par la NSA
Photo Credit: AP/Julian Stratenschulte

Le Canada a permis aux États-Unis d’espionner d’autre pays à son sommet du G-20

De nouvelles révélations de l’ancien consultant de la NSA, Edward Snowden

Selon des documents secrets obtenus par CBC/Radio Canada, le gouvernement du Canada a donné son feu vert à une vaste opération américaine de surveillance des communications en sol canadien lors du sommet du G20 à Toronto, en 2010.

Dans ces documents divulgués par l’ancien consultant de la NSA, Edward Snowden on apprend que l’ambassade américaine à Ottawa est devenue pendant une semaine, à l’occasion de ce sommet, le centre de contrôle névralgique de cette opération américaine d’espionnage avec le plein consentement du gouvernement de Stephen Harper.

Les documents concernant l'espionnage américain en sol canadien lors du sommet du G-20 ainsi que des milliers d'autres ont été divulgués par l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, maintenant exilé en Russie.
Les documents concernant l’espionnage américain en sol canadien lors du sommet du G-20 ainsi que des milliers d’autres ont été divulgués par l’ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, maintenant exilé en Russie. © AFP/PHILIPPE LOPEZ

Une opération « étroitement coordonnée avec le partenaire canadien »

L’opération était étroitement coordonnée avec le Centre de la sécurité des télécommunications Canada (CSTC) peut-on lire dans les documents secrets.

Selon ces documents en outre, le Canada, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie et la Nouvelle-Zélande font partie d’une alliance de cinq pays qui partagent fréquemment entre eux de l’information obtenue en interceptant des conversations téléphoniques, des courriels et en s’infiltrant dans les réseaux informatiques.

Selon l’analyse de CBC/Radio-Canada, ce type d’espionnage en partenariat correspond à un modèle régulièrement utilisé par la NSA. Les États-Unis iraient espionner et intercepter les communications des différents acteurs de la réunion pour avoir une idée de jusqu’où ils sont prêts à aller en terme de négociations dans différents dossiers.

Aide-mémoire…

  • Beaucoup de sujets à l’ordre du jour du G20 dans la ville canadienne de Toronto en 2010 avaient un grand intérêt pour les États-Unis et le Canada.
  • Les 26 chefs d’État et de gouvernement tentaient notamment de trouver des solutions à la crise qui secouait l’économie mondiale. I
  • Il avait alors été question d’implanter une taxe bancaire mondiale. Une mesure désapprouvée Washington et rejetée fermement on s’en souvient par le Canada et qui avait finalement été abandonnée.
G20 à Toronto
Un protestataire fait face à un mur de policiers, lors du sommet du G20 à Toronto en juin 2010. © PC/Adrien Veczan

Deuxième révélation en trois mois concernant les activités d’espionnage du Canada

En septembre dernier, le Canada avait été accusé d’avoir espionné de façon étendue et de manière systématique le gouvernement brésilien et son ministère des mines.

Ces révélations avaient été faites par la chaîne brésilienne TV Globo qui avait rendu publiques des documents dévoilés par l’informaticien américain Edward Snowden, décrivant l’existence d’un programme d’espionnage du Canada en territoire brésilien.

Selon le réseau de télévision, le programme d’espionnage canadien, nommé Olympia, permettait de surveiller les communications du ministère des mines brésilien pour vérifier les contacts du Brésil avec d’autres groupes comme Petrobras, au Brésil ou à l’étranger. Le Canada a d’énormes intérêts au Brésil.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff avait alors fermement condamné le geste du Canada.

Dans une rafale de messages publiés sur son compte Twitter, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, avait fait part de sa colère à l’endroit du Canada. Cette situation est inadmissible entre des pays qui se prétendent partenaires. Nous condamnons fermement cette cyberguerre”, avait-elle lâché.
Dans une rafale de messages publiés sur son compte Twitter, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, avait fait part de sa colère à l’endroit du Canada. Cette situation est inadmissible entre des pays qui se prétendent partenaires. Nous condamnons fermement cette cyberguerre”, avait-elle lâché. © AFP/TIMOTHY CLARY

Le saviez-vous?

  • Les experts internationaux mettent en doute la légalité d’une décision du gouvernement canadien d’aider un autre pays à espionner.
  • Le Centre de la sécurité des télécommunications Canada (CSTC) n’aurait pas le droit d’espionner qui que ce soit en sol canadien ou de permettre à un partenaire étranger de le faire, à moins d’avoir l’autorisation d’un juge.
Catégories : Économie, International, Internet, sciences et technologies, Politique
Mots-clés : , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.