Ottawa veut lutter contre la cyberintimidation

Ottawa veut lutter contre la cyberintimidation

Le Canada dit «stop» à la cyberintimidation et non à l’extorsion sexuelle sur le web

Campagne dans les médias sociaux pour appuyer une loi contre l’intimidation sur le web

Le ministre canadien de la Justice Peter MacKay lance une campagne nationale de sensibilisation contre la cyberintimidation en autre afin de susciter une conversation entre Canadiens et politicien autour du projet de loi C-13 déposé par son gouvernement il y a deux mois et qui pourrait être adopté ce printemps.

Ce projet de loi, s’il est adopté, criminalisera « la distribution d’images intimes sans le consentement de la personne concernée ».

La nouvelle campagne médiatisée autour du phénomène de la cyberintimidation vise à informer les jeunes et leurs parents sur le moment à partir duquel la cyberintimidation devient un acte.

Un site Internet a également été lancé le site Internet Canada.ca/Nonalacyberintimidation à l’intention des parents et de leurs enfants. Le gouvernement souhaite qu’il devienne une source de conseils, de renseignements et d’outils pour toute la famille afin de lutter contre la cyberinttimidation.

Le ministre canadien de la Justice Peter MacKay.
Le ministre canadien de la Justice Peter MacKay.

Une des publicités que verront les Canadiens

Dans une des annonces publicitaires préparées à l’intention du ministère canadien de la Justice, on aperçoit un jeune garçon qui envoie un texto à un ami. Ce dernier, de même que les amis qui l’entourent au moment où il prend le message sont abasourdis par son contenu. L’ami relaie le message à une autre amie, qui le fait suivre à plusieurs autres. La publicité se termine dans un bureau avec un enquêteur de police qui interroge les trois jeunes ayant relayé le message texte en question.

Réfléchissez avant d’appuyer sur « Envoyer »

Devant des élèves d’une école secondaire de Halifax, en Nouvelle-Écosse, le ministre de la Justice a souligné l’importance de réfléchir avant de publier ou d’envoyer certains messages sur le web.

Le ministre MacKay a prévenu les jeunes qu’ils sont responsables de ce qu’ils envoient sur Internet et les réseaux sociaux. Il les a également prévenus qu’ils devraient répondre de leurs actes devant la Justice s’ils utilisent ces technologies de façon irresponsable. « Nous devons mieux comprendre les conséquences de notre utilisation de l’Internet », a précisé M. MacKay.

De gauche à droite, Rehtaeh Parsons, du Nouveau-Brunswick et Amanda Todd, de Colombie-Britannique, se sont toutes deux enlevé la vie suite à des cas distincts de cyberintimidation.
De gauche à droite, Rehtaeh Parsons, du Nouveau-Brunswick et Amanda Todd, de Colombie-Britannique, se sont toutes deux enlevé la vie suite à des cas distincts de cyberintimidation. © Radio-Canada

Le témoignage du père de Rehteah Parsons

Le ministre MacKay a invité le père de Rehteah Parsons – cette adolescente de 17 ans qui s’est suicidée à la suite de la distribution de photos du viol dont elle aurait été victime – à partager l’histoire de sa fille avec les jeunes. Il a confié aux adolescents qu’une photo de sa fille, prise par quelqu’un d’autre et envoyée par une seule personne d’un seul téléphone, a détruit la vie de sa fille. « Une seule personne l’a envoyée à quelques autres, qui l’ont partagée, partagée, partagée et partagée jusqu’à ce qu’elle fasse le tour de l’école entière. »

« C’était tellement humiliant pour elle qu’elle n’est jamais vraiment retournée à l’école, poursuit M. Canning. Elle ne s’en est jamais remise. Elle a cru qu’elle ne goûterait plus jamais un instant de bonheur et elle s’est enlevé la vie. »

Le garçon en question a été arrêté et poursuivi, a précisé M. Canning à son auditoire pour leur rappeler la gravité du geste et les conséquences qui y sont rattachées. Le garçon est entré en contact avec lui, après la mort de Rehteah, pour lui avouer qu’il regrettait amèrement son geste. « Il a dit que c’était la pire erreur de sa vie, qu’il n’avait jamais souhaité ce qui est arrivé à Rehteah et qu’il était désolé. »

Aide-mémoire…

Les sextortionnaires les plus connus d’ici et d’ailleurs

  • L’un des cas les plus célèbres de sextorsion au Canada
  • Le cyberprédateur montréalais Daniel Lesiewicz a été condamné en 2011 à 12 ans de prison pour avoir piégé près de 200 jeunes femmes de 2006 à 2008.
  • Il ciblait ses victimes en s’introduisant dans leur liste de contacts MSN.
  • Sous de fausses identités, il incitait les jeunes femmes à se déshabiller devant la caméra.
  • Il exigeait par la suite un spectacle érotique en ligne, faute de quoi il menaçait de diffuser la vidéo sur le web.
  • L’un des cas les plus célèbres de sextorsion aux États-Unis
  • L’Américain Christopher Park Gunn a été condamné cette année à 35 ans de prison pour de la sextorsion sur des mineures.
  • Il prétendait être le célèbre chanteur Justin Bieber et proposait à ses jeunes victimes des billets de concert en échange de photos suggestives.
  • L’un des cas les plus célèbres de sextorsion au Mexique
  • Un jeune informaticien mexicain de 32 ans a été condamné ces derniers mois à 6 ans de prison ferme.
  • Il avait fait chanter plus de 230 personnes, 44 de ses victimes étaient des mineures.
  • Son piège consistait à insérer dans des vidéos sur des réseaux d’échange de fichiers de petits codes pour s’emparer à distance de l’ordinateur de ses victimes.
  • Grâce à son logiciel espion, il pouvait voir ce que la personne écrivait, ce que la personne disait (quand les communications téléphoniques se tenaient par le biais de l’ordinateur).
  • Il pouvait aussi prendre contrôle à distance de la webcam d’un ordinateur.

Un américain accusé de sextortion d’une centaine d’adolescents (en anglais)

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