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Lorsqu’un médecin publie sur Facebook des informations sur ses patients

Des médecins et des professionnels de la santé ont publié des informations sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Facebook, concernant leurs patients.

Quelles informations ont-ils rendues publiques sur le web et est-ce que ce comportement ne pose pas un problème d’ordre éthique?

Une jeune aspirante actrice de 22 ans, Elena Chernyokova, a déposé, en décembre dernier, une plainte contre un médecin de l’hôpital Northwestern Memorial à Chicago, le Dr Vinaya Pippala, qu’elle accuse de violer sa vie privée en prenant des photos d’elle lors de son hospitalisation alors qu’elle était saoule et mal en point. Elle affirme que le médecin a diffusé les photos sur Facebook et Instagram. Elle réclame 1,5 million de dollars en guise de dédommagements, notamment pour les « impacts négatifs » sur sa carrière d’actrice et de top-modèle.

Selon une étude récente du British Medical Journal, 6 % des médecins ont commis des « gaffes, voire des erreurs graves sur les réseaux sociaux ». Dans un autre sondage commandé par l’association médicale américaine et publié dans le Journal of American Medical Association, plus de 10 % des plaintes formulées par les patients portaient sur des « violations de leurs vies privées » sur le web et particulièrement sur les réseaux sociaux.

Les informations sur leurs patients publiées par des médecins sur les réseaux sociaux varient du simple commentaire sur leur état de santé ou sur leur comportement jusqu’à des photos d’eux.

Cette démarche pourrait être imputable au désir du médecin de rapporter une expérience ou une réussite professionnelle; d’exprimer une frustration dans le milieu de travail, facilitée par un accès à un téléphone mobile, de dénoncer un patient qui ne se présente pas à l’heure du rendez-vous ou qui ne respecte pas les termes de paiement des services médicaux qu’il lui a prodigués.

Source: Twitter/Rivertimes.com

Source: Twitter/Rivertimes.com

Plus de 51% des médecins canadiens disposent d’un compte Facebook, selon un sondage réalisé par l’Association médicale canadienne.

Les commentaires ou les contributions des médecins sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur Twitter,  peuvent par contre être très pertinents, voire vitaux, surtout au moment d’une catastrophe naturelle ou d’un attentat terroriste.

Est-ce qu’un médecin peut « espionner » ses patients?

Par ailleurs, dans le but de vérifier la véracité des affirmations avancées par un patient, est-ce qu’un médecin peut faire des recherches sur le web sur ce dernier et à son insu? Un patient qui prétend, par exemple, avoir des maux chroniques de dos difficiles à prouver cliniquement?

Théoriquement, cette recherche est évidemment possible surtout lorsque ce patient affiche, notamment sur son mur Facebook, des photos de lui en train de jouer un match de hockey!

Même si les enjeux financiers, notamment des indemnités réclamées à un employeur, à un assureur ou à la CSST (Commission de la santé et de la sécurité au travail) à la suite d’un accident de travail, pourraient motiver une telle démarche, cette façon de faire pose un sérieux problème éthique en termes de violation de la vie privée des patients.

L’application, par les médecins et les professionnels de la santé, d’une politique des réseaux sociaux — absente dans certains établissements médicaux — qui protège les données personnelles et la vie privée des patients, palliera ce genre de problème.

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Zoubeir Jazi
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Catégories : Internet, sciences et technologies
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