Soeur Louise Bonta, 1ère en bas à gauche, de la Congrégation des Sœurs de Sainte-Marcelline, consacrée principalement à l’éducation de la femme.
Photo Credit: college.marcelline.qc.ca

Soeur Louise Bonta : 50 ans d’éducation au Québec

En 1961, dans un Québec en pleine révolution …pas si tranquille, débarque Sœur Louise Bonta, une jeune religieuse de 25 ans venue diriger la Villa Sainte-Marcelline, un établissement d’enseignement, relevant de l’Institut international des Marcellines en Italie, implanté à Montréal en 1959.

Sœur Bonta est née à Milan 3 ans avant la Seconde Guerre mondiale, d’un père italien et d’une mère suisse, des intellectuels qui l’élèveront dans un environnement laïque.  Pour cette libre-penseuse, découvrir le Québec de l’époque fut un réel choc.  La société commençait à peine à se défaire de l’emprise de l’Église dans l’éducation et les services sociaux et à entrer de plain-pied dans la modernité.

Sœur Bonta avait beau diriger une institution religieuse, ce qui comptait avant tout pour elle c’était de former des esprits libres et ouverts, des jeunes ouverts sur le monde.

Pendant les 50 années qui suivront, elle s’attellera à cette tâche et participera à la transformation du système éducatif québécois.

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Après la Villa Sainte-Marcelline, le Collège Sainte-Marcelline ouvre ses portes en 1967 et, en 1993, Sœur Louise fonde, cette fois, le Collège international des Marcellines, accueillant une centaine d’étudiants.

Aujourd’hui à la retraite, Sœur Louise Bonta, 77 ans,  vit toujours à la Villa Sainte-Marcelline à Montréal.

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En 2011, la religieuse  a raconté son étonnante histoire : d’enfant élevée dans un milieu privilégié en passant par les  douloureux souvenirs de guerre, elle explique comment la foi est entrée dans sa vie et l’a conduite jusqu’à Montréal.

Ces entretiens se retrouvent dans un ouvrage signé  Jean Louis Fleury , paru aux éditions du passage : La carotte et la marguerite. Propos sur l’éducation, dix-huit entretiens avec Sœur Louise Bonta.

Extrait p. 88 : Soeur Louise racontant comment, à ses débuts à la Villa Sainte-Marcelline, elle pouvait parfois déranger des parents bien-pensants.

« C’était un temps où la religion au Québec était à la fois omniprésente, mais aussi clairement chancelante, menacée, ce que percevait très bien le cardinal Léger. Religieux et religieuses étaient de véritables maîtres dont on attendait les directives, voire les ordres.  J’étonnais certains parents qui me demandaient d’obliger leur fille à aller à l’église quand je leur répondais que ce n’était pas là mon rôle ni celui de l’école.  Bien des choses me heurtaient dans cette place excessive que la société accordait à la religion.»

Sœur Louise a également fait l’objet d’un film, Que nous sommes belles, un documentaire de Jo Légaré qui  « pose une réflexion sur le rôle de l’éducation dans le développement de l’individu et sa quête de liberté personnelle.»

Catégories : Immigration et Réfugiés, Société
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