Des chercheurs chinois laissent maintenant entendre qu’une Canadienne décédée le 3 janvier dernier à la suite d’un court voyage en Chine pourrait avoir contracté le virus de la grippe aviaire en traversant un marché illégal d’oiseaux vivants à Pékin.
La victime a commencé à sentir des symptômes à bord d’un vil d’Air Canada entre Pékin et Vancouver, puis dans le vol 244 de Vancouver à Edmonton, le 27 décembre 2013.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait ouvert une enquête à la suite du décès de cette femme âgée d’une vingtaine d’années seulement qui travaillait comme professionnelle de la santé à l’hôpital de Red Deer au centre de la province de l’Alberta.
Dans la langue des scientifiques…
- Les scientifiques du Laboratoire national de microbiologie à Winnipeg, du Laboratoire provincial de l’Alberta, du U.S. Centers for Disease Control (CDC), qui ont séquencé le génome entier du virus, indiquent qu’il s’agit d’un clade, un sous-groupe de la famille principale H5N1, qui a été trouvé récemment en Chine, au Vietnam et en Indonésie.

Les Américains eux aussi adoptent l’hypothèse du marché de volaille illégal
Les scientifiques du Centre for Disease Prevention and Control de Pékin émettent eux aussi l’hypothèse que des marchés illégaux d’oiseaux vivants pourraient être la source de l’infection qui a tué la Canadienne.
Dans une lettre parue dans le Journal of Infection, les responsables américains indiquent que même si Pékin a interdit les marchés de volailles vivantes en 2005, un commerce illégal se poursuit dans la ville.
Ils estiment qu’il est possible que la victime ait contracté le virus en se promenant entre les étals d’un marché où de la volaille était vendue clandestinement.
Les scientifiques font référence à une autre victime du H5N1 à Pékin en janvier 2009. Celle-ci avait acheté un canard en vie dans un marché de la province d’Hebei, près de Pékin, et l’avait plumé et évidé.
Leur rapport sera publié en mai dans le journal Emerging Infectious Diseases du CDC, mais il est déjà disponible en ligne.
Aide-mémoire
- Les infections humaines à la grippe aviaire H5N1 sont rares. La transmission d’humain à humain est très rare.
- Le taux de décès chez les patients hospitalisés chez qui l’infection a été confirmée est cependant élevé (environ 60 %).
- Lors de la découverte du virus H5N1 de la grippe aviaire il y a une dizaine d’années l’Organisation mondiale de la santé craignait que cette grippe, si elle s’humanisait, puisse causer une pandémie susceptible de tuer jusqu’à 100 millions de personnes et causé plusieurs milliards de malades.
- D’autres évaluations en 2004 envisageaient de 7,4 à 320 millions de morts en un à deux voire trois ans, car la morbidité du virus (60 %) semblait semblable à celle de la pandémie de 1918.
- Cette évaluation des risques s’est avérée infondée, car cette grippe à fait depuis sa découverte moins de 300 victimes dans le monde.
Liens externes
L’influenza aviaire (H5N1), situation mondiale – Gouvernement du Canada
OMS et grippe aviaire – World Health Organization
Vietnam: deux cas de grippe aviaire H5N1 répertoriés – Quotidien du peuple
La grippe aviaire fait une victime en Alberta – Radio-Canada, 8 janvier 2014
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