Les conservateurs du premier ministre, Stephen Harper, à Ottawa se targuent d’avoir remplacé les dizaines de milliers d’emplois perdus durant la récession. Mais cinq ans après la crise, les salaires sont souvent à la baisse alors que la précarité d’emploi est à la hausse.
En Ontario, la province la plus populeuse du Canada, 325 000 emplois ont été éliminés dans le secteur manufacturier durant la dernière crise économique.
Pa exemple, la région de London, dans le sud-ouest de la province, peine toujours à se sortir du marasme. Le taux de chômage y oscille de 8 % à 10 % depuis 2009. De nombreux postes bien payés ont été remplacés par des emplois temporaires ou encore au salaire minimum.
Selon une étude de la Banque CIBC, une des six grandes banques canadiennes, le nombre d’emplois de qualité au pays a diminué de 14 % en 15 ans.
Travail occasionnel et salaire minimum
La soudeuse Brandy Damm travaillait pour la compagnie Caterpillar justement à London. Elle est sans emploi stable depuis que ce géant américain y a fermé son usine, il y a deux ans.
En prenant son café chaque matin, Mme Damm attend que son téléphone sonne.
« Mon employeur ne garantit aucune heure de travail. Il appelle quand il a besoin de moi. Pas d’appel, pas de travail. »— Brandy Damm, travailleuse occasionnelle
Elle a 2-3 emplois à temps partiel qui lui rapportent seulement une fraction de son ancien salaire. La femme de 37 ans n’arrive pas à se mettre de l’argent de côté pour la retraite.
Kathy Kaile, une autre résidente de London, est mère de deux enfants. Après avoir perdu son poste en administration, il y a un an, elle a dû se tourner vers un emploi au salaire minimum dans la vente au détail. Elle a pourtant un diplôme universitaire et neuf ans d’expérience en administration.
« C’est extrêmement difficile, dit-elle. J’ai envoyé des centaines de CV en un an, mais je n’ai obtenu que 4 ou 5 entrevues [et décroché aucun emploi de qualité] » explique Kathy Kaile.
Selon un dossier de Christian Noël, journaliste à Radio-Canada.
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