Photo Credit: PC / Muhammed Muheisen

Noirs et Autochtones surreprésentés dans les prisons canadiennes

Tendances inquiétantes qui soulèvent des questions sur l’égalité de la justice au Canada.

Selon le rapport annuel du Bureau de l’enquêteur correctionnel, les minorités visibles et les membres des Premières Nations sont surreprésentés dans le milieu carcéral canadien.

La population carcérale d’origine autochtone a augmenté de 46,4 % au cours des 10 dernières années pendant que les membres des minorités visibles – les Noirs, les Asiatiques et les Hispaniques – ont vu leur nombre exploser de 75 %!

Le nombre de Noirs représente maintenant en fait près de 10 % de la population carcérale canadienne alors qu’ils représentent moins de 3 % de la population civile.

La situation est similaire chez les Autochtones, qui représentent 23 % des détenus fédéraux alors qu’ils ne constituent que 4,3 % de la population canadienne. La situation est encore pire chez les femmes autochtones, qui constituent le tiers de la population féminine du système carcéral au Canada.

Le sort des Amérindiens canadiens serait pire que celui des prisonniers noirs américains

Nous nous rapprochons ainsi du modèle américain : aux États-Unis, 37 % de tous les prisonniers sont des hommes de la minorité noire, une minorité qui ne forme que 13 % de la population.

  • Les accusés autochtones au Canada risquent davantage de ne pas obtenir la liberté sous caution.
  • Les accusés autochtones sont détenus plus longtemps avant leur procès.
  • Les accusés autochtones plaident souvent coupables parce qu’ils sont intimidés par la cour et souhaitent que les procédures prennent fin rapidement.
  • Les Aînés autochtones, qui sont aussi des chefs spirituels, ne bénéficient pas du même statut que les prêtres et les aumôniers dans les établissements.
L'incarcération d'un détenu (hommes et femmes) condamné à une peine de deux ans ou plus coûtait en moyenne 113 974 $ par année au Canada en 2009-2010.
L’incarcération d’un détenu (hommes et femmes) condamné à une peine de deux ans ou plus coûtait en moyenne 113 974 $ par année au Canada en 2009-2010. © iStockphoto

Les Amérindiens canadiens ont soif de plus de justice devant les cours et dans les prisons

Nos Amérindiens se disent profondément désavantagés par un système de justice qui leur semble étranger et inaccessible et qui fait preuve d’un racisme flagrant et systémique.

Les Autochtones canadiens sont non seulement surreprésentés dans le système correctionnel canadien, mais ils sont aussi sous-représentés dans le système judiciaire au niveau de la composition des jurys par exemple.

Grâce à un dialogue constant avec les différents niveaux de gouvernement, les collectivités autochtones du Canada ont graduellement commencé depuis 20 ans à examiner la possibilité d’administrer certaines composantes du système de justice pénale.

Le saviez-vous?

La situation des prisonniers noirs canadiens

  • Non seulement les Noirs sont surreprésentés dans le milieu carcéral en général, mais la discrimination se poursuit une fois derrière les barreaux.
  • Selon le rapport annuel du Bureau de l’enquêteur correctionnel, déposé au Parlement en novembre dernier, les prisonniers noirs sont surreprésentés dans les milieux à sécurité maximale et en isolement.
  • Ils font également l’objet de plus d’accusations d’infractions disciplinaires et ils sont plus susceptibles d’être impliqués dans des incidents où il y a un recours à la force.
  • Le rapport souligne qu’un comportement discriminatoire et des attitudes préjudiciables envers les détenus de race noire sont monnaie courante de la part de certains agents du Service correctionnel du Canada.

Liens externes

Surreprésentation autochtone dans les prisons… – Radio-Canada

Les services correctionnels pour autochtones au Canada – Gouvernement du Canada

Justice pour les Autochtones – Télévision française de l’Ontario 

Catégories : Autochtones, Société
Mots-clés : , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.