La livraison du courrier à domicile prendra fin à l’automne 2014 pour 100 000 ménages canadiens, dont près de 25 000 sur la Rive-Nord de Montréal.
Postes Canada commencera ainsi un processus de cinq ans qui vise à cesser la livraison à domicile dans les centres urbains, pour plutôt déposer le courrier dans des boîtes postales communautaires. Cinq millions de ménages seront ainsi touchés.
11 communautés à travers le pays feront partie de la première vague de transition.
Dans les grandes villes, seulement certains quartiers sont touchés pour l’instant. Toutefois, la majorité des entreprises dans ces secteurs conserveront la livraison à domicile pour leur laisser le temps de s’adapter à la nouvelle formule.
Dans les plus petites communautés, résidents et entreprises devront tous passer au nouveau système.Les immeubles à appartements, les résidences de personnes âgées et les condominiums ne seront pas touchés par ces changements.
Les résidents touchés par cette première vague recevront bientôt une trousse d’informations de Postes Canada. La société d’État reconnaît d’ailleurs qu’elle devra elle aussi s’adapter aux changements, et étudie les options pour s’assurer que les personnes âgées et handicapées n’aient pas de difficulté à obtenir leur courrier.
Cinq millions de ménages, soit le tiers des adresses au pays, reçoivent présentement le courrier à la porte. Dans les milieux ruraux, le système de boîtes postales communautaires est déjà implanté depuis 30 ans.
Postes Canada estime que la fin de la livraison à domicile permettra d’économiser de 400 à 500 millions de dollars par année. La société d’État pourra également éliminer par attrition de 6000 à 8000 postes. Elle promet toutefois qu’aucun employé régulier à temps plein ou partiel ne perdra son emploi.

Avis partagés
À Charlemagne à l’est de Montréal, environ 60 % des résidents reçoivent leur courrier de cette façon. Le maire Normand Grenier n’est pas contre une telle conversion : « Vous savez, chez-nous, j’ai un secteur de 19 % qui est déjà desservi par des boîtes postales. J’ai 40 % de la population qui est desservie parce que c’est des multiappartements. Si l’État doit sauver 1,2 milliard, moi je ne suis pas contre ça, je ne suis pas contre l’idée », dit-il.
Autre son de cloche toutefois à Lorraine, en banlieue nord de Montréal, où le maire Ramez Ayoub estime qu’il s’agit d’une perte de service regrettable : « Je trouve ça malheureux lorsqu’on a des pertes de quelque chose qui était acquis depuis plusieurs années. Je pense surtout aux personnes, justement, à nos aînés, aux personnes à mobilité réduite ».
Quant à la mairesse de Repentigny, Chantal Deschamps, elle déplore ce qu’elle considère une décision « unilatérale » de Postes Canada. « On n’a pas à s’en réjouir », dit-elle. « Nous sommes confrontés au fait accompli, et on espère que ce projet sera fait dans le respect du cadre d’urbanisme et des personnes. »
La fin de la livraison du courrier à domicile a été annoncée en décembre 2013. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a applaudi cette réforme de la société d’État, tandis que l’opposition néo-démocrate de Thomas Muclair s’y oppose et à tenter de forcer un vote sur la question à la Chambre des communes, sans succès.
Le chef du Parti libéral du canada Justin Trudeau et le maire de Montréal Denis Coderre ont aussi exprimé leur désaccord face à cette réforme.
RCI et Radio-Canada
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