Noirceur et unilinguisme auraient contribué à un écrasement mortel en 2012 en Ontario.
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) conclut que l’obscurité et la non-maîtrise de l’Anglais ont probablement contribué à un écrasement d’avion mortel survenu dans le Nord-ouest ontarien en 2012.
L’enquête du BST a déterminé que l’appareil était descendu trop abruptement vers la piste de l’aéroport ontarien. Le rapport note que le pilote volait de nuit vers un aéroport qu’il ne connaissait pas. Il aurait été incapable de déterminer sa position vis-à-vis du sol et car il faisait sombre. Le pilote n’avait pas non plus de repères visuels car les feux de la piste d’atterrissage étaient réglés à basse intensité.
De plus, le BST note que « dans cet événement, les difficultés de communication radio ont été attribuées, au moins en partie, à un manque de maîtrise de l’Anglais ». Le rapport indique que les deux pilotes étaient francophones.
Aide-mémoire…
- Le 16 octobre 2012, trois Québécois ont péri quand leur aéronef s’est écrasé à un kilomètre et demi de la piste d’atterrissage, à Pickle Lake. Un quatrième passager, aussi de Trois-Rivières, a survécu.
- Le groupe partait de l’Alberta et devait retourner à Trois-Rivières, après une escale à The Pas au Manitoba et à Pickle Lake.

Difficultés à se faire comprendre dans le ciel de l’Ontario
Le BST révèle dans son rapport que la tour de contrôle a signalé au commandant de bord québécois que les vents étaient calmes et qu’il n’y avait aucune circulation aérienne dans le secteur, toutefois, le commandant n’a pas bien compris le message et il a eu avec la tour de contrôle plusieurs échanges subséquents durant lesquels il a éprouvé de la difficulté à comprendre le spécialiste de la météo.
Dans son rapport, le BST écrit au sujet des deux pilotes québécois : « Leurs compétences en français avaient été jugées excellentes, mais leurs compétences en anglais n’avaient pas été évaluées, la réglementation en vigueur ne l’exigeant pas. »
Un accident qui pourrait entraîner des changements aux règlements
Lorsqu’ils volent à l’extérieur du Québec, « les pilotes canadiens qui se qualifient uniquement en français pourraient avoir de la difficulté à communiquer avec d’autres aéronefs et le personnel du contrôle de la circulation aérienne, et le BST suggère de recevoir les dispositions en vigueur concernant « le trafic essentiel »
Le saviez-vous?
- L’anglais est depuis 1951 la langue utilisée dans l’aviation, sur décision de l’OACI, lOrganisation de l’aviation civile internationale.
- L’Organisation de l’aviation civile internationale a décrété qu’à partir du 1er janvier 2008, tous les contrôleurs de la circulation aérienne et les Membres d’équipage engagés dans ou en contact avec des vols internationaux devaient être compétents dans la langue anglaise.
- Les préoccupations sont à la hausse dans le monde par rapport aux compétences en anglais chez les pilotes étrangers et les contrôleurs de la circulation aérienne.
- En octobre 2012, l’Organisation internationale de l’aviation civile a publié de nouvelles recommandations pour améliorer la formation en langue anglaise, en réaction à une série d’accidents mortels dans lesquels le manque de compétence en Anglais a été identifié comme un facteur contributif.
Liens externes
L’OACI renforce la sécurité de l’aviation avec la langue anglaise – OACI
Écrasement d’avion à Pickle Lake : le BST publie son rapport d’enquête – Radio-Canada
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