La masse pondérale chez l'homme

Le nombre de Canadiens obèses a triplé depuis le milieu des années 80
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Trois fois plus de Canadiens obèses qu’en 1985, révèle une nouvelle étude

Le nombre d’adultes obèses au Canada a augmenté de 200% depuis 1985, révèle une étude de publiée dans la revue de l’Association médicale canadienne.

L’étude de l’Université Memorial, à Terre-Neuve a été réalisée à partir de trois sondages de Statistique Canada effectués sur 26 ans. En 2011, 18% adultes étaient considérés obèses, soit 6 % de plus qu’en 1985.

« Les nouvelles données qu’on vient de voir viennent  nous démontrer qu’on n’a pas réussi encore à renverser la tendance ni à freiner la croissance de l’obésité au Canada et au Québec, » constate Corinne Voyer, directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids, un organisme qui revendique des politiques publiques pour prévenir les problèmes de poids.

C’est au Nouveau-Brunswick que la situation est la plus inquiétante : 63 % de la population a un surplus de poids et jusqu’à 28% est obèse. La province a aussi le taux le plus élevé d’obésité morbide de classe 3*, soit 2,85%.

Au Québec, la situation est moins grave, mais inspire aussi de l’inquétude.

« Au Québec on a déjà mis certaines mesures de l’avant pour pouvoir freiner l’obésité. Ce n’est pas suffisant, on le voit bien. Il va falloir faire plus, » insiste Mme. Voyer.

Obésité infantile
L’obésité coute entre 4 et 7 milliards de dollars par année au gouvernement. © iStockPhoto

Un système de santé au bord de la rupture

Mme. Voyer se dit encore plus préoccupée par une autre donnée de l’étude : si la tendance se maintient, d’ici 2019 un Canadien sur cinq sera obèse.

« C’est vraiment inquiétant de voir ces tendances-là, surtout qu’avec l’obésité il y a une panoplie de maladies chroniques qui sont associées, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, le cancer… Ça engorge le système de santé. Et notre système de santé actuel est au bord de la rupture. »

Selon Corinne Voyer, le gouvernement doit développer des politiques publiques. Parmi les pistes de solution, elle suggère la diminution de la présence des restaurants de « fast-food » autour des écoles, la réduction des portions des boissons sucrées et un encadrement au niveau du marketing.

«Les enfants sont plus sollicités que jamais par les plateformes qui publicisent la malbouffe. Des produits comme les boissons sucrés … se sont multipliés énormément dans les dernières années, »  dit-elle.

La population canadienne est aussi de plus en plus sédentaire, rappelle Corinne Voyer.

«  Les gens se déplacent moins à pied ou à vélo. Ce ne sont pas tous les milieux qui sont développés pour favoriser l’activité physique. »

La directrice de Coalition poids espère que les résultats de cette étude encourageront le gouvernement à agir.

« Le gouvernement a l’idée qu’il faut investir en prévention, mais comme les retombées ne sont pas immédiates, on a tendance à vouloir le reporter, mais il n’aura pas le choix. »

En 2013, un rapport de l’Unicef sur le bien-être des enfants dans les pays riches situait le Canada au 3e rang des pays affichant les taux d’obésité infantile les plus élevés, parmi les 29 pays à l’étude.

Gilda Salomone s’entretient avec Corinne Voyer, directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids.

Écoutez

* Un individu est considéré obèse lorsque son indice de masse corporelle (IMC) est égal ou supérieur à 30. L’obésité morbide est présente lorsque l’IMC est égal ou supérieur à 40. Cette obésité correspond à un excès de poids d’environ 100 lb (45 kg), et ses répercussions physiques, psychiques et sociales sont importantes. (Source :Chaire de recherche sur l’obésité de l’Université Laval, au Québec)

Liens externes:

Coalition poids

Catégories : Santé
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