L’installation Journal d'une insomnie collective invite les visiteurs à parler de leurs nuits blanches.
Photo Credit: © MNBAQ, Musée national des beaux-arts du Québec

Les Québécois amènent leur insomnie au musée

Et si nous parlions… d’insomnie? C’est ce que propose le Journal d’une insomnie collective, une œuvre interactive créée par l’Office national du Film (ONF) et présentée par le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ).

Un visiteur est invité à pénétrer dans un cube noir par une petite entrée. À l’intérieur, emballé par une trame sonore planante, il témoigne de son expérience d’insomnie en répondant à de nombreuses questions, par exemple, « Pour vous c’est quoi l’insomnie? »,  « Est-ce que l’insomnie se guérit? ». À l’extérieur, d’autres visiteurs l’écoutent et le regardent.

Quand il n’y a personne dans le cube, un défilé de projections des quelque 2 000 commentaires d’insomniaques recueillis auparavant sont entendus.

« [L’idée] c’est de dire ‘Vous n’êtes pas seuls. Réappropriez-vous votre nuit’, » dit Guillaume Braun, co-créateur du projet.

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Ce visiteur répond à des questions sur son insomnie dans le cube de l’installation. © MNBAQ, Musée national des beaux-arts du Québec

Ceux qui veulent aller un peu plus loin peuvent participer à l’expérience interactive chez eux, pendant la nuit. Sur le site de l’ONF, les internautes choisissent l’un des quatre protagonistes fictifs, à qui ils donnent leurs numéros de téléphone et quand ils veulent être réveillés. À l’heure indiquée, ils doivent se lever, afin interagir avec le personnage et écouter les témoignages de centaines d’autres vrais insomniaques.

Selon M. Braun, Internet est le meilleur support pour raconter ces histoires.

« C’était le meilleur média pour le faire, le meilleur univers. Le web qui ne dort jamais. Je trouvais qu’il y avait un beau contraste, justement, avec les gens qui ne dorment pas non plus, » dit-il.

C’est à New-York, où le cube a été présenté l’année dernière, que Guillaume Braun a constaté que les visiteurs s’appropriaient l’installation de différentes façons.

« Il y avait une valeur de performance individuelle et une valeur plus contemplative, » explique-t-il.

Le Journal d’une insomnie collective a été créé par Hugues Sweeney, Guillaume Braun, Bruno Choinière, Thibaut Duverneix, Philippe Lambert et Judith Portier, avec la collaboration de Philippe Cossette, ainsi que des artisans de l’équipe d’Akufen. Il sera présentée au MNBAQ jusqu’au 6 avril.

Guillaume Braun, directeur de création chez Akufen, s’entretient avec Gilda Salomone sur le projet Journal d’une insomnie collective.

Écoutez

L’insomnie en chiffres

•             1 adulte sur 3 vit de l’insomnie à l’occasion. L’insomnie chronique touche 10 % de la population.

•             10 % des Canadiens consomment des pilules pour dormir vendues sous ordonnance, et 16 % ont recours à des produits naturels ou à des médicaments en vente libre.

•             28 % des insomniaques utilisent l’alcool pour s’endormir, alors qu’il s’agit d’un facteur aggravant l’insomnie.

•             100 est le nombre de références à l’insomnie sur Twitter en moyenne par minute.

•             6,6 milliards de dollars est le coût de l’insomnie au Québec. En comparaison, le cancer coûte 14 milliards de dollars par année dans l’ensemble du Canada. 76 % des coûts de l’insomnie sont attribuables aux absences et à la perte de productivité au travail.

•             12 % des insomniaques sont insatisfaits ou très insatisfaits de leur vie, contre 4 % chez ceux qui dorment sur leurs deux oreilles.

•             No 1 – Les Français sont les plus grands utilisateurs de somnifères au monde. Ces médicaments sont, avec les anxiolytiques, les plus vendus sur la planète.

•             80 % des insomniaques sont rongés par l’anxiété, la peur, le stress.

(Source: MNBAQ)

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L’installation au MNBAQ est accompagné d’une experience Web sur le site de l’ONF. © ONF

Liens externes :

Journal d’une insomnie collective

L’experience Web

Catégories : Arts et divertissements, Société
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