Un corridor maritime dans les eaux arctiques canadiennes n’est pas pour demain.
Le Canada qui n’est pas pressé de voir arriver le jour où des navires étrangers défieront sa souveraineté territoriale vient de dépêcher à Washington sa ministre des Transports. Lisa Raitt s’est empressée à répandre une douche froide sur les projets de certains états et armateurs étrangers devant les membres du Conseil des affaires canadiennes-américaines.
La ministre a soutenu que toutes les discussions récentes entourant l’ouverture de la « voie maritime de l’Arctique » en raison du réchauffement climatique ne se concrétiseraient fort probablement pas à court terme.
Les compagnies d’assurances ne voudront pas prendre part à l’aventure
La ministre canadienne des Transports a énoncé une série d’embûches pratiques notamment les inquiétudes déjà formulées en ce moment par des compagnies d’assurances. Ce sont elles, a soutenu la ministre, qui auront le dernier mot lorsque viendra le temps de déterminer si un navire est autorisé ou non à emprunter cette voie maritime.
Certains passages peu profonds et le manque de balises de navigation sont aussi problématiques, a poursuivi la ministre. Elle souligne que les avantages d’un trajet plus court grâce à l’ouverture du mythique passage des Territoires du Nord-Ouest seraient forcément annulés si le navire devait rester coincé en cours de route.
Aide-mémoire…
Première traversée d’un cargo pour le secteur énergétique
- L’an dernier, un navire transportant du charbon a certes gagné du temps en empruntant le passage du Nord-Ouest.
- Transports Canada avait du cependant surveiller de très près à grand frais ce premier passage historique.
Attention aux déversements du pétrole en Arctique…
Selon la ministre Raitt, l’achalandage des navires dans cette région, en particulier les navires pétroliers, ne risque pas de s’accroître de sitôt, ce qui ne l’empêche pas de faire preuve, elle aussi, d’enthousiasme par rapport à une telle perspective.
« Ce que je peux vous dire, c’est que vous ne voulez vraiment pas voir un déversement de pétrole ou un accident dans l’Arctique. Ce n’est pas qu’une question d’économie – je ne peux pas croire que je viens de dire ça en tant que conservatrice, mais ce n’est pas tout le temps une question d’économie. Il faut trouver un équilibre dans tout ça avec ce qui se passe en matière de sécurité et d’environnement. »
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Déversements pétroliers : le Canada est le plus vulnérable à ses extrémités – 6 février 2014 Écoutez
Le saviez-vous?
La tragédie de l’Exxon-Valdez : 25 ans déjà le 23 mars dernier
- L’Exxon Valdez est un pétrolier américain chargé de 180 000 tonnes de pétrole qui s’est échoué en 1989 sur la côte de l’Alaska et qui a provoqué une importante marée noire qui a eu un grand retentissement aux États-Unis et au Canada.
- L’échouement a endommagé 11 des 13 citernes du pétrolier et provoqué le déversement de 40 000 tonnes de pétrole brut.
- http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/389879/le-passage-du-nord-ouest
- Plus de 7 000 km2 de nappes polluèrent 800 km de côtes.
- Des dizaines de milliers de bénévoles et des moyens sans précédent ont été mobilisés dont 1 400 navires, 85 hélicoptères et 11 000 personnes pour rescaper des oiseaux et des mammifères marins, et nettoyer le littoral plage après plage.
- C’était de loin la pollution pétrolière la plus chère et dévastatrice de l’histoire jusqu’à la marée noire du golfe du Mexique de l’été 2010 causée par le naufrage de la plateforme BP Deepwater Horizon.
Regardez le reportage « Cartographie de l’Arctique » – 6 octobre 2013 – Radio-Canada
Liens externes
Passage du Nord-Ouest: Lisa Raitt tempère les ardeurs – LaPresse
Le passage du Nord-Ouest – Le nouvel eldorado des aventuriers – LeDevoir
Grande première pour un gros cargo dans le passage du Nord-Ouest – Radio-Canada
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