Les analystes s’accordent et les sondages le confirmaient avant même la tenue du scrutin : l’élément déterminant qui a entraîné la défaite du Parti québécois est le thème de l’indépendance du Québec.
Beaucoup d’électeurs semblent avoir mal accueilli la perspective que le Parti Québécois puisse tenir un troisième référendum sur l’indépendance de leur province s’il était reporté au pouvoir dans un gouvernement majoritaire.
La première ministre, Pauline Marois, avait elle-même admise durant les derniers jours de la campagne qu’elle regrettait de n’avoir pas dit plus clairement qu’elle ne tiendrait un référendum que si les Québécois le désiraient, mais qu’à ses yeux les Québécois pour le moment ne semblaient pas intéressés par une nouvelle aventure référendaire.
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Maryse Jobin s’entretient avec Frédéric Bastien, professeur adjoint au département de science politique de l’Université de Montréal. Il explique les facteurs qui ont contribué à ce retour des libéraux au pouvoir au Québec :
Pauline au pays des merveilles?
Certaines déclarations rêveuses en série de la première ministre sur à quoi ressemblerait le Québec dans un monde souverain et indépendant du reste du Canada semble avoir inquiété et non rassuré l’électorat.
Elle avait notamment promis que dans un Québec indépendant les frontières de la province resteraient ouvertes avec le reste du pays adoptant le modèle la libre circulation des biens et des personnes sur le territoire européen.
Pauline Marois a ensuite fait sourciller beaucoup de Québécois en soutenant la thèse qu’un Québec indépendant conserverait l’usage du dollar canadien et que le Québec pourrait même obtenir un siège au conseil d’administration de la Banque du Canada afin d’influencer la politique monétaire.
Aucune de ces propositions n’a pourtant encore fait l’objet de négociations même préalable avec le reste du Canada.

C’est Pierre Karl Péladeau qui aurait fait le plus peur aux électeurs
Le 10 mars dernier, Pierre Karl Péladeau, un candidat du Parti Québécois et homme d’affaires important, a contribué beaucoup à raviver et à attiser ces inquiétudes référendaires des Québécois.
Lors d’une conférence de presse, il avait affirmé le 10 mars dernier qu’il estimait important de faire la souveraineté et << obtenir un pays >> pour que les Québécois aient la maîtrise de tous les pouvoirs, de tous leurs << outils de développement >>.
Il refusait toutefois de se prononcer sur le moment opportun pour tenir un référendum, mais il n’hésitait pas à revenir sur l’issue du référendum de 1995 en affirmant que le référendum avait été << volé, purement et simplement. >>
Aide-mémoire
Pourquoi cette élection était-elle importante pour le reste du Canada?
- La place du Québec au sein de la confédération demeure une question permanente depuis la première élection du Parti québécois en 1976.
- Vu la volonté d’un gouvernement du Parti québécois de faire du Québec un pays souverain, le risque de l’éclatement du Canada était pris très au sérieux par tout le monde politique canadien.
Réactions canadiennes
Les Québécois ont clairement « rejeté l’idée d’un référendum et souhaitent un gouvernement qui sera concentré sur l’économie et la création d’emplois », s’est félicité lundi soir le premier ministre du Canada, Stephen Harper, après la victoire du Parti libéral du Québec, qui formera un gouvernement majoritaire.
Par voie de communiqué, Stephen Harper a félicité le nouveau premier ministre, Philippe Couillard. Il s’est réjoui à l’idée d’entreprendre la collaboration avec l’équipe libérale sur « les nouvelles priorités » que celle-ci met de l’avant.
Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, a également estimé que les Québécois avaient fait le choix « d’une économie plus forte au lieu d’un troisième référendum » grâce à l’élection d’un gouvernement libéral majoritaire.
Le première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, également d’allégeance libérale, a rappelé l’importance de la collaboration entre le Québec et l’Ontario.
En Colombie-Britannique, la première ministre Christy Clark a utilisé le réseau social Twitter pour féliciter Philippe Couillard, rappelant qu’elle aimait vivre dans un « Canada où se trouvait le Québec ».
À LIRE : D’autres réactions au Canada – Radio-Canada
Liens externes
Résultats des élections au Québec – Radio-Canada
Élections 2014: tous les résultats – Huffington Post
Données et résultats électoraux – Le Directeur général des élections du Québec
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