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Le Canada secourra des prisonnières souffrant de troubles mentaux

L’hôpital et non la prison pour ceux qui ont de graves troubles.

Le gouvernement du Canada a décidé de plier à certaines pressions pour que l’on prenne plus au sérieux les dangers des maladies mentales en milieu carcéral à la suite notamment de la mort d’une jeune prisonnière il y a sept ans du nom d’Ashley Smith.

Des détenues des prisons fédérales éprouvant des détresses similaires à celles de la jeune Ashley seront redirigées vers des établissements de santé provinciaux pour y recevoir des traitements spécialisés et cela dans le cadre d’un projet pilote.

Chaque région du pays aura son centre d’aide médicale d’urgence

Dans l’est du pays par exemple, les établissements de santé visés seront le Centre de santé mentale de Brockville, L’Institut Philippe-Pinel au Québec, et l’Hôpital East Coast Forensic à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse.

L’annonce a été faite par le ministre canadien de la Sécurité publique, Steven Blaney qui affirme que l’accent sera d’abord mis sur l’évaluation des besoins d’une détenue, puis sur les interventions nécessaires et sur la surveillance des malades, ainsi que sur la formation des personnes qui ont la responsabilité des détenues.

Aide-mémoire…

  • Ashley Smith était une femme originaire de la province du Nouveau-Brunswick qui est morte par autostrangulation en 20007 après avoir traversé six mois de détention dans 17 établissements différents.
  • La famille de Smith a intenté une poursuite judiciaire contre les Services correctionnels canadiens pour négligence, qui a été réglée hors cour en mai 2011.
  • Selon le coroner, les employés des centres de détention où elle a été envoyée au fil du temps n’étaient pas outillés pour faire face à la détresse psychologique que vivait Ashley Smith et qu’il avait fallu plusieurs heures avant que les gardes ou les superviseurs constatent sa mort.
Dans cette image tirée d’une vidéo, on montre Ashley Smith entourée de gardiens dans un établissement de Joliette au Québec. Cette photo a été montrée au juré dans lors d’un procès sur le système carcéral du Canada.
Dans cette image tirée d’une vidéo, on montre Ashley Smith entourée de gardiens dans un établissement de Joliette au Québec. Cette photo a été montrée au juré dans lors d’un procès sur le système carcéral du Canada. © PC/HO

Le Service correctionnel du Canada avoue manquer de ressources en maladie mentale

« Les établissements carcéraux ne sont pas l’endroit pour aider les gens atteints de graves troubles mentaux », a expliqué le ministre Blaney, ajoutant qu’Ottawa veut ainsi élargir son offre de service pour tous les détenus ayant des besoins particuliers.

Selon des chiffres transmis par les services correctionnels canadiens, entre 13 % et 29 % des délinquantes sous responsabilité fédérale déclarent avoir des besoins en santé mentale au moment de leur admission en établissement carcéral.

Le saviez-vous?

  • Au sein des pénitenciers fédéraux canadiens, plus de 60 % des détenues reçoivent des remèdes pour des problèmes psychiatriques et se font prescrire des prescriptions pour des médicaments psychotropes.
  • Une enquête conjointe récente réalisée par La Presse Canadienne et Radio-Canada révélaient il y a quelques jours que 63 % des détenues emprisonnées (370 sur 591) dans cinq pénitenciers canadiens ont reçu de tels médicaments au mois d’août dernier.
  • Il s’agit d’une hausse importante par rapport à 2001, lorsqu’une étude de Service correctionnel Canada faisait état d’un taux de prescription de 42 %.
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L’ex-ministre Vic Toews et le premier ministre du Canada, Stephen Harper © Adrian Wyld/Canadian Press

Trop de criminels avec des maladies mentales dans les prisons canadiennes

Il y a 3 ans, le ministre canadien de Sécurité publique avait déclaré que le temps était venu d’arrêter d’utiliser les prisons comme un système de santé parallèle pour les gens atteints de maladies mentales.

Selon Vic Toews, parmi les criminels qui sont derrière les barreaux, 13 pour cent des hommes et 29 pour cent des femmes sont atteints d’une forme de maladie mentale.

M. Toews qualifiait ces chiffres d’inquiétants et précisait que les prisons n’étaient pas équipées pour répondre aux besoins des criminels atteints de maladies mentales.

« Le problème n’est pas nouveau, mais la situation ne s’améliore pas et je m’inquiète à savoir s’il est approprié de développer un système de santé mentale parallèle dans nos prisons, parce que c’est essentiellement ce que nous faisons en ce moment », avait-il dit aux journalistes.

Liens externes

Ottawa annonce de l’aide pour les détenues atteintes de troubles mentaux – Radio-Canada

Service correctionnel du Canada manque de ressources en maladie mentale – Huffington Post 

Ashley Smith : l’enquête du coroner – Radio-Canada

Catégories : Santé
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