Écouter de la musique peut devenir obsessionnel au point d’être une « pollution aux oreilles » des voisins. Est-ce que la dématérialisation de la musique a contribué à l’augmentation du nombre d’accros à la musique et au comportement nuisible de certains d’entre eux?
Gareth Davis, un Britannique de 47 ans, écoutait quotidiennement très fort les chansons de Céline Dion et notamment la bande originale du film Titanic, « My heart will go on ». Il écoutait également — mais moins fréquemment- la chanson « Sex Machine » de James Brown.
Exaspérés, ses voisins ont déposé six plaintes pour bruit excessif, a révélé le journal britannique Daily Mail. La police a décidé de prendre les grands moyens après que Davis ne se soit pas conformé à ses requêtes de baisser le son: elle a confisqué des haut-parleurs, un iPod, des DVD, des CD, un MacBook et une télévision 3D. La valeur estimée du matériel — confisqué pour 28 jours — est d’environ 4000 $. Ce matériel sera détruit à la prochaine contravention de Davis, a précisé la police locale.

« Ils ont aussi voulu prendre mon iPhone parce qu’ils enlevaient tout ce qui produit du son. C’est ridicule… Cela ressemble à une chasse aux sorcières » a déclaré Davis au Daily Mail.
En 2012, une Française de 38 ans, a écopé de près de 1500 $ d’amendes et l’obligation de passer un examen psychiatrique : elle répétait avec un micro les chansons de Céline Dion dès 7 h du matin ou à plus de 23 h au détriment de la tranquillité de ses voisins, a rapporté le journal français Sud-Ouest.
La musique nous rend-elle accros?
Dans une étude publiée dans le magazine Nature, Robert Zatorre et Valorie Salimpoor, deux neuroscientifiques et chercheurs à l’université McGill, affirment que l’effet de la musique n’est pas seulement physiologique, mais aussi biologique: écouter de la musique agréable libère chez les auditeurs de la dopamine.
« La dopamine nous donne envie de répéter des comportements. C’est pourquoi la dépendance négative ou positive existe. Dans notre cas d’espèce, les moments euphoriques créés par la musique sont de nature neurochimique, renforcés par notre cerveau. C’est pour cette raison que l’on continue à réécouter la même chose » a précisé Valorie Salimpoor. « C’est comme la drogue. L’écoute de la musique affecte les mêmes systèmes de dépendances touchés par une consommation de cocaïne. Ce qui explique pourquoi certaines personnes déboursent beaucoup d’argent et consacrent autant de temps pour vivre des expériences musicales » a-t-elle ajouté.
Dans une enquête récente sur « les accros de la musique » pilotée par l’Institut des Métiers de la Musique, 94 % des « consommateurs qui ne peuvent concevoir leur existence sans musique » écoutent de la musique dématérialisée et 36 % d’entre eux considèrent le Web comme le moyen le plus important de découverte musicale.
ÉcoutezZoubeir Jazi
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