Le légendaire pénitencier de Kingston en Ontario est une des huit prisons fermée par le gouvernement canadien ces dernières années.

Le légendaire pénitencier de Kingston en Ontario est une des huit prisons fermée par le gouvernement canadien ces dernières années.

Surpopulation carcérale au Canada : pas de cris, mais des signaux d’alarme

Le vérificateur général du Canada dit s’inquiéter de la surpopulation dans nos prisons.

Le vérificateur général, Michael Ferguson, est d’avis que les établissements correctionnels sous responsabilité du gouvernement canadien fonctionneront bientôt au maximum de leur capacité et peut-être même au-delà de celle-ci.

Selon le vérificateur, le gouvernement conservateur canadien de Stephen Harper a augmenté la capacité de ses pénitenciers de manière à répondre à ses besoins à court terme, mais non à long terme.
Les prisonniers canadiens se retrouvent donc à l’étroit malgré le fait que le gouvernement canadien est ajouté récemment un peu plus de 2700 cellules à travers notre pays.

Aide-mémoire…
Pourquoi le Canada produit aujourd’hui plus de prisonniers.

  • Depuis 2008, les réformes de la justice pénale annoncées par le gouvernement Harper comprennent notamment des peines minimales obligatoires pour toute infraction.
  • L’adoption de ce régime de peine minimum a forcé le Service correctionnel du Canada à ajouter des centaines de cellules dans 37 établissements.
  • Mais, parallèlement, le Canada a fermé 12 prisons au pays.
Le vérificateur général du Canada, Michael Ferguson
Le vérificateur général du Canada, Michael Ferguson © PC/Adrian Wyld

Pas de planification à long terme des besoins d’hébergement

Le vérificateur général, Michael Ferguson, dit qu’il a constaté que le Service correctionnel a répondu à ses besoins immédiats, mais qu’il n’a pas tenu compte des conséquences des agrandissements sur les infrastructures de soutien. De même, il n’a pas envisagé des façons d’atténuer les pressions dans les régions ou de satisfaire les besoins à long terme de la population carcérale. »

De plus, Michael Ferguson constate que les travaux d’agrandissement dans huit prisons comportent d’importantes lacunes, comme l’absence de cellules d’isolement et d’aires réservées aux services de santé.

Le Bureau du vérificateur général souligne que les pressions en matière de capacité auront pour effet de limiter la réadaptation des délinquants.

Le saviez-vous?
Guerre au crime et aux criminels sous Stephen Harper.

  • Le gouvernement conservateur au pouvoir au Canada a fait adopter le projet C-59 qui abolit les procédures accélérées d’examen des libérations conditionnelles.
  • Ces procédures permettaient à des délinquants non violents d’obtenir une libération conditionnelle de jour après avoir purgé 1/6 de leur peine et leur libération conditionnelle totale au tiers de leur sentence.
  • Les conservateurs ont adopté aussi la loi C-10, « Loi sur la sécurité de nos rues et communautés » qui rend en autre plus difficile de sortir de prison et plus facile pour le système de justice de réincarcérer les délinquants.
  • Les conservateurs ont éliminé également la notion de « pardon » pour la remplacer par celle de « mise en suspend du dossier ».
  • Il faut plus de temps avant de pouvoir présenter sa demande et certaines sentences peuvent empêcher cette « mise en suspend ».
Le ministre conservateur Steven Blaney.
Le ministre conservateur Steven Blaney. © Adrian Wyld/CP

Réactions du ministre canadien responsable des prisons

Le ministre de la Sécurité publique et de la Protection publique du Canada, Steven Blaney, affirme qu’il donnera suite au rapport du vérificateur.

Il a cependant défendu la politique de double occupation dans des cellules de moins de 5 mètres carrés : « La double occupation est une pratique courante dans les pays occidentaux. Le Service correctionnel a fait une étude qui montre qu’il n’y a pas de lien entre le taux de violence et le type d’occupation […] C’est le cas pour les militaires, les étudiants dans les campus…On est à l’aise avec cette situation », conclut le ministre Blaney

Un peu d’histoire…
Les prisons au Canada sous le régime français avant 1759.

  • En Nouvelle-France, la prison n’était pas comme aujourd’hui un lieu où les criminels allaient expier leurs crimes, mais plutôt un endroit où l’on pouvait en sûreté garder les inculpés en attendant qu’ils puissent subir leur procès ou recevoir leur châtiment.1
  • La prison, comme châtiment, est donc une invention récente. Pendant longtemps, en fait jusqu’au XIXe siècle, les condamnés étaient exécutés, torturés, exilés ou humiliés en public. Les prisons, plus précisément les cachots, n’étaient qu’une étape avant le jugement.
  • Les prisons au Canada sous le régime français étaient insalubres. À ce sujet, le procureur général du roi déclarait, en 1686, que « les Cachots des prisons » de la ville de Québec sont à ce point incommodes par l’extrême humidité qui s’exhale des murs, et des mauvaises maladies qui s’y contractent qu’il n’est pas possible que les prisonniers y puissent résister.
  • En hiver, les conditions étaient encore plus pénibles, car les prisonniers devaient en plus combattre le froid, puisque les cachots n’étaient pas chauffés. Il fallut même quelquefois, comme couper les pieds de certains prisonniers parce que la gangrène les avait atteints.

Liens externes

Le vérificateur général s’inquiète de la surpopulation en milieu carcéral – Radio Canada

Le Canada secourra des prisonnières souffrant de troubles mentaux – Radio Canada International

Plus de 6 prisonniers canadiens sur 10 font usage de drogue, légalement – Radio Canada International

Catégories : Société
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