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Farley Mowat, romancier et écologiste, n’est plus

Il était l’un des auteurs canadiens-anglais les plus connus de par le monde. Né en 1921 dans la province de l’Ontario, Farley Mowat était un ardent défenseur de la nature et a, grâce à ses nombreux écrits, pu exprimer ses inquiétudes devant la détérioration de l’environnement.

Tout juste adolescent, il écrivait déjà des chroniques sur l’ornithologie pour un journal de la Saskatchewan et lançait un magazine Nature Lore.

Tout au long de sa vie il écrira dizaines de livres, des romans, des récits d’aventures et des biographies dans lesquelles il racontera son expérience comme soldat alors qu’il participe au débarquement allié en Sicile lors de la Seconde Guerre mondiale.

À son retour, il passera ses étés dans l’Arctique à côtoyer les Inuits et à vivre au rythme de la nature. Il racontera ses aventures nordiques dans People of the deer en 1952, permettant à son lectorat de découvrir le Grand Nord et les étendues sauvages du Canada.

En 1963, il publiera Never cry wolf (Mes amis les loups), un livre qui a changé la perception du public envers cet animal. Mowat a toujours insisté sur le fait que les humains devaient apprendre à vivre en harmonie avec la nature.

Au commencement, il y avait la Femme et l’Homme, et rien d’autre ne marchait sur la terre, ne nageait dans l’eau ou ne volait dans l’air. Jusqu’au jour où la Femme creusa un grand trou dans la terre et se mit à pêcher. L’un après l’autre, elle tira du trou tous les animaux. Le dernier qu’elle sortit du trou était le caribou. Alors Kaïla, qui est le Dieu du Ciel, dit à la Femme que le caribou était le plus grand cadeau qu’il lui faisait, parce que le caribou servirait à faire vivre l’Homme. La Femme libéra le caribou et lui ordonna d’aller partout sur la terre et de se multiplier. Et le caribou fit ce que la Femme lui ordonnait. Et, rapidement, le pays fut rempli de caribous de sorte que les Fils de la Femme chassèrent bien, furent bien nourris et vêtus et qu’ils eurent de bonnes tentes de peau pour y vivre, tout cela grâce au caribou. Les Fils de la Femme ne chassaient que les caribous gros et gras, car ils ne souhaitaient pas tuer les faibles, les petits et les malades, parce qu’ils n’étaient pas bon à manger et que leurs peaux n’étaient pas bonnes. Et après un certain temps, il arriva qu’il y eut davantage de caribous faibles et malades que de caribous gros et gras. Et quand les Fils de la Femme virent cela, ils furent mécontents et ils se plaignirent à la Femme. Alors la Femme fit des incantations magiques et elle parla à Kaïla et lui dit : “Ton travail n’est pas bon car les caribous deviennent faibles et malades et si nous les mangeons, nous deviendront faibles et malades aussi.” Kaïla l’entendit et il dit : “Mon travail est bon. Je vais parler à Amarok qui est l’esprit du Loup et il parlera à ses enfants. Et ils mangeront les caribous malades, les faibles et les petits, afin que le pays soit réservé aux caribous gros et gras.” Et il en fut comme Kaïla l’avait voulu. Et c’est pourquoi le caribou et le loup sont un, car le loup maintient le caribou en bonne santé.
Farley MowatMes amis les loups, 1963

En cinquante ans de carrière, Farley Mowat a écrit une quarantaine d’ouvrages, traduits dans près de 52 langues et vendus à plus de 17 millions d’exemplaires.

Son livre The Dog who Wouldn’t Be (1957) a été désigné par la critique comme l’un des meilleurs romans jeunesse de tous les temps. On lui doit également Woman in the Mists (1987), une biographie de la célèbre éthologue américaine, Dian Fossey, assassinée au Rwanda en 1985.

Mowat a reçu plusieurs distinctions, dont le Prix du gouverneur général pour Lost in the barrens  et a été fait officier de l’Ordre du Canada en 1981.

Le premier ministre canadien Stephen Harper a loué le talent de ce conteur né décédé à l’âge de 92 ans.

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Catégories : Arts et divertissements, Autochtones, Environnement et vie animale
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