L'accord de libre-échange Canada-Union Européenne

L'accord de libre-échange Canada-Union Européenne

Les opérateurs économiques saluent l’accord commercial et économique avec l’Europe

Tant les gouvernements provinciaux comme celui du Québec que des organisations patronales et chambres de commerce voient d’un bon oeil la conclusion des négociations avec l’Union européenne sur un vaste accord de libre-échange. Les négociations, entamées il y a 4 ans, achoppaient sur quelques divergences à propos de questions bancaires et financières qui ont finalement été réglées.

Les provinces et territoires canadiens doivent désormais ratifier le document, qui n’a pas encore été rendu public, tout comme les 28 États membres de l’UE. Un sommet Canada-Union européenne devrait avoir lieu le 28 septembre à Ottawa en présence du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Le texte complet de 1500 pages sera alors rendu public. Mais le traité ne devrait pas entrer en vigueur avant mi-2016.

Décideurs économiques satisfaits, agriculteurs inquiets

Une fois entré en vigueur, l’accord économique et commercial global (AECG) devrait hausser de 23% les échanges commerciaux entre l’UE et le Canada. Cela devrait se traduire par 12 milliards d’euros par an supplémentaires de Produit intérieur brut pour l’UE et plus de près de 12 milliards $CA pour le Canada, selon Bruxelles et Ottawa.

L’AEGG éliminera presque tous les droits de douane sur les produits échangés avec l’Union européenne. En outre, il permettra aux entreprises canadiennes de prendre part aux appels d’offres des trois principales institutions européennes, à savoir, la Commission, le Parlement et le Conseil de l’Europe. Les entreprises canadiennes pourront aussi soumissionner pour des contrats dans les 28 États membres de l’UE et leurs milliers d’administrations publiques régionales ou locales.

Le fromager et ses vaches canadiennes
Le fromager et ses vaches canadiennes

Mais tous ces bénéfices ne sont pas rassurants pour tout le monde. Depuis le début des négociations, plusieurs personnes au Canada ont exprimé leurs craintes. Les opposants à l’AEGG craignent notamment qu’il ne se traduise par une hausse des prix des médicaments, une augmentation de la privatisation dans le secteur public et une diminution des pouvoirs de l’État sur les grandes entreprises.

Les agriculteurs dont les producteurs de fromage du Québec par exemple redoutent des pertes colossales (revenus et emplois). L’entente de principe signée en 2013 prévoit en effet que les pays européens pourront exporter plus de 17 000 tonnes de fromages supplémentaires au Canada.

Mais le ministre québécois de l’Agriculture se veut rassurant .Pierre Paradis rappelle qu’Ottawa s’est engagé  à indemniser les producteurs qui pourraient être affectés par l’arrivée massive de fromages européens au Canada.

De son côté, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec, Jacques Daoust estime que  l’accord avec l’UE constitue un partenariat historique dont le Québec a été un ardent promoteur sous l’ancien et l’actuel gouvernement libéral. Il évalue que l’AECG pourrait générer des retombées économiques de plus de 2,2 milliards de dollars par année, tout en créant au-delà de 16 000 emplois dans la province.

Le ministre de l'Économie Jacques Daoust
Le ministre de l’Économie Jacques Daoust

Québec note aussi qu’avec un accord qui, dès son entrée en vigueur, éliminera 98 % des tarifs douaniers européens, «le Canada deviendra l’un des seuls pays au monde à avoir un accord de libre-échange avec les deux plus grands ensembles économiques de la planète, soit l’Union européenne et les États-Unis.»

Le Conseil du patronat du Québec se félicite aussi de l’AEGG. Il invite d’ores et déjà Ottawa et ses partenaires «à profiter des mois à venir, avant l’entrée en vigueur de l’accord final, pour mieux préparer les entreprises d’ici à tirer profit des nouvelles occasions d’affaires qui se présenteront à elles, en leur offrant notamment de la formation et de l’information».

Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC), la plus importante association commerciale et industrielle du pays, affirme pour sa part qu’au-delà de l’augmentation attendue des échanges commerciaux, les entreprises canadiennes pourront trouver en Europe, des partenaires dans le développement de nouveaux produits et de licences technologiques. Elles pourront également bénéficier de facilités tant pour la distribution des marchandises que pour l’investissement.

Audrey Azoulay, directrice Affaires publiques et relations gouvernementales de Manufacturiers et exportateurs du Canada indique à Didier Oti d’autres raisons pour lesquelles explique le libre-échange avec l’Union européenne est une bonne chose pour les entreprises canadiennes.

Écoutez
Catégories : Économie, International, Politique, Société
Mots-clés : , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.