L'IRM par tenseur de diffusion permet de voir avec grande précision la matière blanche du cerveau. C'est grâce à cette technique que des chercheurs québécois ont pu constater un «dommage extensif chez d'anciens athlètes qui ont subi des commotions cérébrales dans leur vingtaine».
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Les commotions cérébrales accélèrent le vieillissement du cerveau: étude

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Les cerveaux d’anciens athlètes qui ont subi des commotions cérébrales dans leur vingtaine présentent toujours des anomalies trente à cinquante ans plus tard, selon une étude québécoise publiée dans la revue médicale britannique Brain.

«On remarque un dommage très extensif, donc partout dans le cerveau, de façon diffuse, de la matière blanche,» explique l’auteur principal, Louis de Beaumont, neuropsychologue et chercheur à l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal.

Lui et son équipe ont examiné les cerveaux de 30 sujets, âgés de 51 à 75 ans, dont la moitié n’avaient pas subi de commotion cérébrale dans leur jeunesse.

En employant pour la première fois une technique avancée d’imagerie, l’IRM par tenseur de diffusion, ils ont pu constater un patron d’atrophie chez ceux qui avaient eu un traumatisme crânien.

Des tests cognitifs ont révélé que cette perte de matière blanche se traduisait par une moins bonne mémoire et une fluidité verbale réduite.

«Ce qu’on montre dans notre étude c’est vraiment que le cerveau d’un athlète commotionné vieillit prématurément,» explique Louis de Beaumont.

Il note que des traitements peuvent être développés pour ralentir la dégénérescence de la matière blanche.

L’exercice physique régulier et vigoureux — comme la course ou le vélo — peut contribuer à protéger contre les effets des commotions cérébrales, mais la recherche indique que ces effets sont irréversibles.

Crédit photo:  Getty Images.

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Les commotions cérébrales:  «un enjeu de santé publique»

Des médecins ontariens croient que des réformes sont nécessaires pour prévenir les traumatismes crâniens chez les enfants et les adolescents qui pratiquent des sports de contact.

Le Dr. Paul Ehclin, qui dirige une clinique de médecine sportive à Burlington, et le Dr. Ross Upshur, de l’École de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto, croient que les efforts doivent aller bien au-delà de fournir l’équipement adéquat.

Dans la revue électronique de l’Association américaine des chirurgiens neurologiques ils écrivent que des modifications aux règles qui régissent certains sports s’imposent et pourraient inclure la réduction du nombre de joueurs sur une surface de jeu, sans compter l’élimination de tout contact intentionnel à la tête.

Selon eux, il est impératif d’agir par souci éthique et de considérer le problème comme un enjeu de santé publique permettrait de mieux s’y attaquer.

Catégories : Santé, Société, Sports
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