Des élèves dans une classe du Centre scolaire Léo-Rémillard.

Des élèves dans une classe du Centre scolaire Léo-Rémillard au Manitoba.
Photo Credit: Radio-Canada

Manitoba : L’arrivée d’élèves d’autres langues maternelles que le français dans les écoles francophones

En 20 ans, le visage des élèves de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) a beaucoup changé. Il y a beaucoup plus d’immigrants, d’enfants issus de familles exogames et aussi de non-ayants droit, c’est-à-dire des élèves qui n’auraient pas normalement droit à l’éducation en français.

Qu’est-ce qu’un « ayant-droit » ?

Selon l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, un enfant a droit à l’éducation dans une école francophone s’il remplit un des critères suivants :

  • le français est la langue maternelle encore comprise d’au moins un de ses parents
  • au moins un de ses parents a reçu son enseignement primaire en français au Canada
  • au moins un de ses frères ou une de ses soeurs reçoit ou a reçu son éducation primaire en français au Canada

Certains anglophones ont fait leur scolarité à la DSFM, comme Adam Hollow, qui fréquente des établissements francophones depuis la garderie. Comme bon nombre d’adolescents, il aime bien être taquin à ses heures, surtout dans la langue de Molière.

« Parfois, je peux parler en français devant mes coéquipiers quand je pratique du sport et ils ne comprennent pas », dit-il.

Kim Holloway estime que la DSFM était le choix idéal pour son fils Adam.
Kim Holloway estime que la DSFM était le choix idéal pour son fils Adam. © Radio-Canada

La mère d’Adam, Kim Holloway, n’a pas hésité un instant à envoyer son fils dans une garderie francophone dès l’âge de six mois. « J’ai grandi à Ottawa et je saisis très bien l’avantage d’être bilingue », explique-t-elle, en anglais. « Alors j’ai tout fait pour que mes enfants le deviennent ».

Lorsqu’elle est arrivée à Winnipeg dans les Prairies canadiennes, Mme Holloway a trouvé que la DSFM était le choix logique pour Adam. « Par exemple, si quelqu’un parle des mathématiques en anglais, je ne comprends pas. Même chose pour les sciences », mentionne Adam. « Quand ma mère m’expliquait des trucs en anglais, je ne comprenais pas. Parce que c’est différent ».

Même si la DSFM était un bon choix, la famille d’Adam Hollow admet que les enfants de non-ayants droit ne font pas l’unanimité. « Certaines personnes nous ont accueilli à bras ouverts alors que ce n’était pas le cas pour d’autres », avoue la mère d’Adam.

Une situation qui inquiète

De nombreux parents s’inquiètent du nombre de plus en plus important d’élèves inscrits à la DSFM qui ne parlent pas du tout français à la maison et qui arrivent avec une connaissance faible, voire inexistante de la langue de Molière.

Ce n’est pas pas un non-ayant droit comme Adam Hollow qui soulève un questionnement, mais le nombre important d’enfants qui ont droit à l’école française, mais dont l’anglais est la langue prédominante à la maison.

La DSFM a mené une série de consultations en 2009 sur les services destinés à ces familles exogames, c’est-à-dire les couples formés d’un parent francophone et d’un parent qui parle une autre langue que le français.

Lisbeth Savard affirme que l'arrivée de jeunes anglophones au sein des écoles de la DSFM est une question délicate.
Lisbeth Savard affirme que l’arrivée de jeunes anglophones au sein des écoles de la DSFM est une question délicate. © Radio-Canada

Certains parents ont dénoncé une contamination du français par l’anglais en raison de ces changements. D’autres ont prôné l’ouverture pour promouvoir la culture francophone auprès de la majorité anglophone.

Lisbeth Savard s’est demandé pourquoi son fils, qui venait d’entrer en maternelle, s’adressait à une amie en anglais. « Comment ça se fait que mon fils parle en anglais à un autre enfant et d’où venait cet anglophone aussi », dit-elle.

RCI et selon un dossier de Radio-Canada Manitoba

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Catégories : Société
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