Une formation de F-18 américains servant aux raids de la coalition contre les djihadistes de l’EI en Irak et en Syrie Photo Credit: Handout . / Reuters
Le Parlement pourrait ne pas pouvoir voter sur l’escalade militaire canadienne en Irak
La loi n’oblige pas le gouvernement à consulter le Parlement.
Les quatre partis de l’opposition au Parlement canadien pressent depuis deux semaines le gouvernement de permettre la tenue d’un débat puis d’un vote sur l’implication militaire du Canada en Irak dans la lutte contre le groupe armé État islamique. Mais, contrairement à certaines croyances, le gouvernement n’est pas tenu dans une telle situation d’obtenir l’approbation préalable des députés.
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a confirmé la semaine dernière que Washington lui avait demandé de participer directement aux combats en Irak. Des sources ont révélé 48 heures plus tard que le Stephen Harper allait débattre avec son caucus cette semaine de l’hypothèse de dépêcher en Irak des avions de chasse CF-18.
On ignore pour le moment quand ni même si les partis d’opposition et leurs députés seront invites à prendre part officiellement aux débats.
Aide-mémoire…
Le Canada a participé à une quarantaine de missions militaires depuis 1945, pour lesquelles le Parlement a rarement été consulté.
Dans son discours du Trône de 2007, Stephen Harper s’était engagé à consulter les députés au Parlement : « Notre gouvernement a clairement indiqué à la population canadienne et à nos alliés que tout futur déploiement militaire devrait lui aussi recevoir l’appui de la majorité des députés. »
En octobre 2007, le gouvernement libéral de Jean Chrétien s’était engagé militairement en Afghanistan et la Chambre des communes n.en avait été informée que la semaine suivante.
Le Canada glisserait vers l’escalade militaire en Irak
Jean Chrétien qui a dirigé le Canada de 1993 à 2003, sous la bannière du Parti libéral disait s’inquiéter la semaine dernière de la décision du gouvernement conservateur de Stephen Harper d’envoyer des forces spéciales dans le nord de l’Irak pour aider à combattre l’État islamique.
Lors d’une entrevue accordée à la radio de la CBC, M. Chrétien a affirmé que le Canada non seulement pourrait être entraîné vers l’escalade, mais que notre pays est désormais pleinement impliqué dans la campagne menée contre l’EI.
Il a également déclaré qu’il trouvait « un peu inhabituel » l’empressement du gouvernement Harper à affirmer que l’aide canadienne n’était pas une mission de combat.
Jean Chrétien estime que la situation actuelle en Irak est similaire à la guerre du Vietnam, puisque là aussi, les États-Unis avaient commencé leur intervention avec « quelques conseillers ».
« Vous ne pouvez pas y être seulement en partie. Vous êtes engagé, ou vous ne l’êtes pas, a poursuivi M. Chrétien. L’autre camp sait que nous en faisons partie. Bien sûr, si vous refusez d’agir, vos partenaires diront que vous ne respectez pas votre promesse. »
Le chef de l’opposition officielle au Canada, Thomas Mulcair, n’est pas d’accord avec l’envoi de chasseurs canadiens pour épauler la mission américaine.
Une telle mission de combat selon lui ne sera « ni une mission des Nations Unies, ni une mission de l’OTAN », Le Parti néo-démocrate préférerait que le Canada se concentre sur une mission humanitaire en Irak.
Quant au Parti libéral, il est hors de question pour lui d’appuyer des frappes.
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