84 % des des Canadiens se dient en faveur du suicide assisté.

84 % des des Canadiens se dient en faveur du suicide assisté.
Photo Credit: Sara-Christine Gemson

Suicide assisté : le débat en Cour Suprême

Le suicide assisté devrait-il s’appliquer qu’aux cas impliquant des patients qui ne vont jamais récupérer d’une maladie ?

Alors qu’elle entend les différents points de vue à ce sujet, la Cour suprême du Canada est confrontée aujourd’hui à la question de savoir si les Canadiens ont le droit de demander de l’aide pour mettre fin à leur vie ou non.

Le dossier est réapparu devant la Cour au nom de deux autres femmes de la Colombie-Britannique, dont l’une, Gloria Taylor, est morte il y a deux ans des suites de la maladie de Lou Gehrig. Les deux femmes demandaient le droit d’être assistées par un médecin pour mettre fin à leurs jours alors que le Code criminel prévoit de lourdes peines de prison pour un tel geste.

L’avocat des droits civiques Joseph Arvay qui défend cette cause et ouvertement en faveur du droit à le suicide médicalement assisté, a répondu aux allégations de avocats des personnes handicapées qui s’opposent à la notion, puisqu’elle suggère selon eux, que les handicapés seraient mieux morts.

« Je dis – avec le plus grand respect  – qu’il serait arrogant de la part des personnes handicapées d’imposer leurs vues de ce qu’est la souffrance acceptable pour les autres » , a dit Me Joseph Arvay à la cour.    « La souffrance est une question très personnelle, subjective et contextuelle. »

Me Arvay apporte un point de vue personnel à l’affaire puisqu’à l’âge de 19 ans, il est devenu paraplégique suite à un accident de voiture.

En raison du vieillissement de la population canadienne, le débat sur le suicide assisté a pris une nouvelle urgence et a créé de nouvelles divisions au sein des experts en médecine, en affaires judiciaires, ainsi qu’au sein des religions et des communautés personnes handicapées.  Cette urgence et l’engouement se sont vus reflétés dans les dizaines de personnes qui faisaient la queue deux heures avant le début de l’audience pour obtenir un siège dans la salle.

Pour sa part, en dépit du débat ayant lieu à la Cour Suprême, le premier ministre Stephen Harper a affirmé mardi encore, qu’il n’a pas l’intention de relancer le débat sur cette épineuse question.

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© Radio-Canada

Rappelons que le 30 septembre 1993, les neuf juges de la Cour suprême du Canada décidaient (5 voix contre 4) de maintenir le statu quo face au suicide assisté. C’était toute une défaite pour Sue Rodriguez, cette femme de la Colombie-Britannique atteinte de la SLA. Quelques mois plus tard, elle décidait malgré tout de s’enlever la vie avec l’aide d’un médecin anonyme.

La réponse des neuf juges de la Cour suprême à la cause des deux femmes de Colombie Britannique sera connue l’année prochaine.

Catégories : Santé, Société
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