Photo Credit: Joël Le Gall via www.ouest-france.fr

Les Canadiens et leurs médecins discutent rarement des soins palliatifs

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S’il vous reste peu de temps à vivre, comment voulez-vous finir vos jours?

La question est importante car 80% des Canadiens âgés hospitalisés pour une maladie grave et sondés par des chercheurs disent préférer mourir à la maison entourés de leurs proches.

Or, « paradoxalement la fin de la vie se passe presque toujours à l’hôpital dans un centre de soins aigus», note le Dr François Lamontagne, spécialiste en médecine interne au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke et co-auteur d’une nouvelle étude sur le sujet.

Publiée dans la revue de l’Association médicale canadienne, l’étude révèle que les patients et le personnel traitant parlent très peu souvent d’éléments clés comme le prognostic et les préférences en matière de traitements qui prolongent la vie, par exemple.

4 provinces, même constat

Les 233 répondants aux sondages ont indiqué, en moyenne, qu’un seul élément clé, parmi les 11 identifiés par les chercheurs comme devant être abordés, avait été soulevé par le personnel qui les soigne.

Dans la plupart des cas cependant, les patients interviewés en Colombie-Britannique, en Alberta, au Québec et en Ontario ont indiqué que personne ne leur avait parlé de planification préalable des soins.

«Ces discussions sont assez sommaires,» explique le Dr Lamontagne.  «On ne fait pas un très bon travail au Canada quand vient le temps d’avoir des discussions nuancées avec les patients et leur famille quant aux soins à donner en fin de vie.»

Pourquoi?

La réponse n’est pas simple, dit-il, et plusieurs facteurs expliqueraient en partie cette situation, dont certaines contraintes opérationnelles.

Les médecins ne sont pas toujours en mesure d’accorder le temps qu’ils aimeraient à chaque patient, concède le Dr Lamontagne.  « Un prognostic n’est pas quelque chose qu’on peut résumer en quelques secondes et c’est malheureusement parfois un peu bâclé.»

Et puis il y aurait un problème de perception.

Sans vouloir trop en révéler sur les résultats d’une étude que lui et ses collègues publieront sous peu, il confie « lorsqu’on parle aux patients et à leur famille, eux nous disent que les médecins ne leur en parlent pas et quand on parle aux médecins et aux infirmières, le personnel soignant explique que le problème, c’est les patients et leur famille.»

Catégories : Santé, Société
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