Des citadins partout au Canada se retroussent les manches chaque été pour travailler la terre dans des jardins communautaires et collectifs, ces oasis au milieu du béton qui se sont multipliées exponentiellement depuis une vingtaine d’années.
Les potagers leur permettent de s’approvisionner en fruits et légumes frais, mais les produits de leurs récoltes sont-ils meilleurs que ceux achetés à l’épicerie?
Pas nécessairement.
Corridors importants de transport, nocifs
Une étude réalisée à Vancouver, publiée dans la revue Revue de nutrition des plantes et de science du sol, indique que les sols de certains lots pourraient être contaminés par des métaux à des niveaux supérieurs aux normes acceptables pour la santé humaine.
Des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) ont comparé des échantillons de terre, de poussière et de pâturin des prés recueillis sur un ancien terrain industriel, dans un jardin communautaire en pleine ville et à la ferme de UBC, qui est nichée au cœur du grand parc régional Pacific Spirit.
Le sol de la ferme présentait des taux normaux de plomb, de zinc, de cuivre, de nickel et de manganèse, mais les niveaux de zinc et de plomb aux sites se trouvant à proximité de grandes artères et de chemins de fer étaient considérablement plus élevés.
Cela laisse supposer que la contamination est due à l’accumulation, sur plusieurs années, de particules d’hydrocarbures.
À Montréal…
Entre 2006 et 2009, la Direction de la santé publique de Montréal a effectué des études de toxicité et déterminé qu’un cinquième des jardins communautaires de la ville étaient dangereusement contaminés.
Si la DSP ne craignait « aucune intoxication ni maladie reliées à la consommation » des fruits et des légumes qui y étaient cultivés, parce que « la consommation de légumes de jardin représente une faible proportion de la diète totale des jardiniers », certains jardins ont été partiellement ou complètement fermés.
La décontamination est une solution qui a été retenue que dans trois cas, en raison des coûts élevés.
Pour une agriculture saine
Pour assurer que l’agriculture urbaine continue de se développer et pour minimiser les contaminants, deux options existent: l’assainissement par l’ajout de terreau neuf, isolé des sols pollués et la culture dans des bacs.
Le saviez-vous?
- L’agriculture urbaine a une longue histoire au Canada. Les premiers jardins communautaires remontent au XIXe siècle, lorsque la compagnie ferroviaire Canadien Pacifique s’est mise à distribuer des semences aux chefs de gare d’un bout à l’autre du pays pour embellir les lieux.
- Un programme municipal de jardins communautaires a vu le jour à Montréal en 1975, après qu’un incendie ait rasé un pâté de maisons dans un quartier défavorisé. Les habitants ont demandé à la Ville d’utiliser l’espace pour aménager un potager qui leur permettrait de subvenir à leurs besoins alimentaires.
- Montréal compte aujourd’hui une centaine de jardins communautaires ou collectifs.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.