Pour manger dans des établissements à la carte, des restaurateurs ont instauré une nouvelle façon de faire. Ils vous imposent d’acheter votre place comme vous le faites pour un spectacle ou un match de hockey. Cette nouvelle tendance permet-elle aux clients d’y trouver leur compte comme le prétendent les propriétaires de ces restaurants?
« Uberisation » des sorties au resto
Ces restaurateurs vendent à l’avance, à leurs clients, des billets en guise de réservation de places et de paiement des plats offerts.
L’achat des billets se fait de façon transparente via des applications Web et mobiles. Cela ressemble, à certains égards, à l’achat d’un billet de spectacle. Le client dispose du plan du resto, des places libres et des plages horaires disponibles, ainsi que le menu et les tarifs.
L’achat de ces tickets peut varier, allant du paiement partiel au paiement complet du repas. Certaines applications peuvent émettre des tickets gratuits permettant de réserver sa place.
Ce système permet également aux gestionnaires de restaurants d’offrir, en temps réel, des promotions telles des menus à tarifs réduits à des heures de moins grande affluence (entre 17 h et 18 h 30 par exemple), ou s’il reste des tables libres.
Ces gestionnaires peuvent aussi mousser les prix durant les périodes de forte demande (lors des belles soirées de fin de semaine par exemple).
Des restaurateurs croient que ce mode de gestion de l’offre et de la demande leur permet de mieux contrôler leurs finances -souvent fragiles- et de disposer de plus de liquidités. Ils pourront ainsi proposer des produits de meilleure qualité.
Le chef de file OpenTable et Tock, cofondé par un ancien dirigeant de Google (dont un des investisseurs est le CEO de Twitter) sont parmi les principaux éditeurs de ce nouveau type d’application dans le domaine de la restauration. La compagnie Apple s’y intéresse aussi avec son système de réservation.
Le chef montréalais Martin Picard, propriétaire du réputé restaurant Au Pied de Cochon adopte -à certains égards- ce système de réservation pour les clients de sa cabane à Sucre Au Pied de Cochon. Les réservations sont faites et payées des semaines à l’avance.
Des questions demeurent toutefois sans réponse quant aux limites de cette nouvelle « uberisation » des sorties au restaurant :
Est-ce que les proprios de restaurants seront tentés de gonfler leurs prix pendant les périodes de grand achalandage (le grand prix de Formule 1 de Montréal, le Festival de jazz de Montréal, entre autres).
Est-ce qu’il y aura un circuit parallèle de revente en ligne pour les restaurants branchés? Ce qui contribue finalement à l’inflation des prix.
Est-ce qu’un remboursement est envisageable pour un client qui annule une réservation dans un cas de force majeure (décès d’un proche, accident…)?
Est-ce que ce système convient à tous les restos à la carte ou seulement aux restaurants de fine cuisine?
À suivre!
Écoutez Zoubeir Jazi
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