Les locaux de la Clinique Morgentaler

Les locaux de la Clinique Morgentaler
Photo Credit: PC / Ryan Remiorz

Conséquences inattendues de la fermeture de la clinique Morgentaler au Nouveau-Brunswick

La fermeture, en avril dernier, de la clinique d’avortement Morgentaler au Nouveau-Brunswick a représenté un pilule amère pour les militants du droit à l’avortement, mais ses issus ont été surprenants.

Entre autres, cette fermeture s’est révélée utile et a mené la province à changer les conditions d’accès à l’avortement dans le système public.

La cessation des services de la clinique, appuyée par les partis d’opposition de la province, a eu un effet surprenant dans les rangs des militantes pro-choix qui ont organisé des manifestations et fait parler du mouvement dans les médias sociaux, tout en organisant des levées de fonds qui se sont avérées très fructueuses.

Peu avant de l’arrivée en septembre 2014 des libéraux de Brian Gallant au pouvoir, au Nouveau-Brunswick, l’article 84-20 de la loi sur le financement des services médicaux stipulait que :

  • les femmes souhaitant se faire avorter aux frais de l’État devaient obtenir la permission écrite de deux médecins.
  • les avortements ne peuvent être faits que dans l’un des deux hôpitaux par des obstétriciens et des gynécologues

Durant la campagne électorale Gallant réclamait une enquête de ces règles et il avait promis qu’en tant que premier ministre, il s’assurerait rapidement que le libre choix des femmes serait respecté.

Porté au pouvoir, il a surpris la province, le mois dernier, en annonçant l’amendement de l’article 84-20, de sorte que les femmes n’auraient plus à obtenir la permission de deux médecins, et que les avortements n’auraient pas à être faits par des spécialistes.

« La clinique Morgentaler servait essentiellement de béquille dans un système qui ne respectait pas le droit de choisir des femmes », a déclaré M. Gallant en conférence de presse le 26 novembre.

« Malgré nos opinions personnelles, nous devons respecter les droits relatifs à la procréation des femmes qui ont été confirmés par la Cour suprême du Canada. »

Au Nouveau-Brunswick, les gouvernements des dernières décennies qui se sont succédés, tant les libéraux que les progressistes-conservateurs, ont toujours défendu leur positions respectives qui, disaient-ils, respectait la décision historique de la Cour suprême du Canada qui a décriminalisé l’avortement en 1988.

Mais à Fredericton, capital de Nouveau-Brunswick on préférait le statu quo, peut-être en raison de sa majorité catholique, mais possiblement, aussi, en raison de la petitesse de la province.

Selon Joanne Wright, professeur en science politique à l’université du Nouveau-Brunswick, le fait d’être une plus petite province, plutôt conservatrice, rend plus difficile pour les militantes d’être entendus.

Cependant, comme on peut voir aujourd’hui, ce qui devait être la fermeture définitive d’un clinique d’avortement, est devenu un vent de changement dans la petite province de la région Atlantique du Canada.

Catégories : Santé, Société
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