Photo Credit: Sisse Brimberg/Getty

Travailleurs migrants : « invisibles et jetables » ?

MIGRATION:

Déplacement volontaire d'individus ou de populations d'un pays dans un autre ou d'une région dans une autre, pour des raisons économiques, politiques ou culturelles.  (Dictionnaire Larousse)

Le 18 décembre marque la journée internationale des migrants, ces 232 millions d’hommes, de femmes et d’enfants de par le monde qui vivaient hors de leur pays natal en 2013.

Au Canada, environ une personne sur cinq est née à l’étranger, la plus forte proportion de tous les pays du G8.  Et chaque année, quelque 200 000 travailleurs viennent d’ailleurs pour occuper un emploi temporairement.

Flayer Worker Day
Les travailleurs migrants temporaires s’affichent avec l’événement Invisibles and Disposables: Migrant Workers in Stories, Painting, Photography and Poetry.

Ceux qui sont peu spécialisés — les travailleurs saisonniers agricoles, les aidants familiaux — vivent dans une « situation de grande vulnérabilité », selon la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Pour sensibiliser la population à leur sort, ils raconteront mercredi leurs expériences par le biais de photos, de peintures et de poèmes sur le thème « Invisibles et jetables », dans le cadre d’une soirée artistique à Vancouver.

Portrait sombre

La cinéaste et militante Marie Boti a fait des enjeux de la migration le sujet de plusieurs de ses documentaires.

Son dernier film, La fin de l’immigration?, produit en 2012, porte un regard sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires.

Son constat:  le Canada est en train de créer une sous-classe de main d’oeuvre.

« Le problème c’est le rapport de force, » dit-elle.  « On met des travailleurs entre les mains d’employeurs qui ont tous les droits sur eux, dans la réalité.  Et cela, sans protections formelles.  Ce n’est pas une question de violations par millions, mais on créé une situation de précarité. »

Écoutez

La fin de l’immigration ? / The End of Immigration ? – trailer / bande annonce from Productions Multi-Monde on Vimeo.

Des idées fausses

Le ministre canadien du Travail écrivait cet été dans le quotidien The Globe & Mail qu’il est faux de croire que le programme mène à l’exploitation des travailleurs étrangers, ajoutant que « des 221 000 travailleurs étrangers qui sont entrés au Canada l’année dernière, seulement 55 000 sont venus pour pourvoir des emplois peu spécialisés et 62% d’entre eux étaient des travailleurs agricoles. »

Jason Kenney rappelait que les travailleurs étrangers temporaires jouissent des mêmes droits que les travailleurs canadiens.

En théorie, mais pas en pratique, dit le Conseil canadien pour les réfugiés qui souligne que si les travailleurs étrangers temporaires dénoncent de mauvais traitements ils risquent fort bien de se voir renvoyés dans leurs pays, puisqu’ils sont liés par contrat à un seul employeur.

Divers organismes solidaires réclament un changement à cette disposition du programme.

Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Société
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