Des femmes tiennent des affiches sur lesquelles on peut lire «We Care» en anglais, soit «Nous nous en soucions» en français, en référence aux femmes autochtones disparues ou assassinées (MMIW), le 23 novembre 2014.

Des femmes tiennent des affiches sur lesquelles on peut lire «We Care» en anglais, soit «Nous nous en soucions» en français, en référence aux femmes autochtones disparues ou assassinées (MMIW), le 23 novembre 2014.
Photo Credit: ICI Radio-Canada/Wendy Buelow

Femmes autochtones : L’Organisation des États américains appuie la tenue d’une enquête au Canada

Une commission de l’Organisation des États américains se joint aux nombreux appels pour la mise en place d’une enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées au Canada. L’Organisation des États américains, est une organisation qui regroupe tous les gouvernements des États d’Amérique.

Dans un rapport, la Commission interaméricaine des droits de l’homme reconnaît les efforts du gouvernement canadien, mais « appuie fortement » la création d’un plan d’action national ou d’une commission d’enquête nationale.

Même si le gouvernement fédéral à Ottawa lui a indiqué, comme il l’a fait aux médias, qu’il y avait déjà eu une quarantaine d’études sur le sujet au pays, la Commission interaméricaine estime « qu’il y a encore beaucoup à comprendre et à reconnaître ». Elle note que « les disparitions et les meurtres de femmes autochtones au Canada font partie d’un plus large problème de violence et de discrimination envers ces femmes. »

Une délégation de la commission a rencontré de nombreux responsables fédéraux, provinciaux, autochtones, et communautaires lors d’une visite en 2013. Selon les informations qu’elle a reçues, la police n’a pas réussi à protéger adéquatement les femmes autochtones et n’a pas enquêté assez vite ou assez diligemment dans plusieurs cas.

Retour sur L’affaire Pickton en Colombie-Britannique

Le rapport, qui se concentre sur la Colombie-Britannique, fait notamment référence aux enquêtes sur la disparition et les meurtres de femmes dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver. Le tueur en série Robert Pickton y a longtemps sévi avant d’être arrêté en 2002. Une enquête publique sur ces enquêtes policières a par la suite soulevé plusieurs lacunes et émis de nombreuses recommandations. Celles-ci sont un bon point de départ, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme.

 Robert Pickton a été arrêté une première fois en 1997, mais les accusations ont été abandonnées. Il a ensuite été arrêté pour de bon en 2002 et a fait face à 27 chefs d’accusation de meurtre au premier degré. Il a subi un procès pour six de ces accusations dans le cadre duquel des preuves ont évoqué qu’il aurait tué jusqu’à 49 femmes. Il a finalement été reconnu coupable de six chefs de meurtres au deuxième degré.

Pour des données plus précises

Parmi ses autres recommandations, elle suggère que le Canada développe des bases de données qui tiennent compte de l’ethnie des personnes disparues ou assassinées. Elle conseille aussi au pays de se doter d’une politique qui s’assure que les forces de l’ordre répondent de façon appropriée aux signalements de personnes portées disparues.

La Commission s’est concentrée sur la Colombie-Britannique parce que le nombre de femmes autochtones disparues ou assassinées y est le plus élevé. Elle cite le registre de données compilées par l’Association des femmes autochtones du Canada qui contient les dossiers de 582 cas, dont 160, ou 28 % venaient de cette province située complètement à l’ouest du pays. Elle cite aussi le rapport de la Gendarmerie royale du Canada en mai dernier, qui faisait état de 1181 cas en 30 ans.

Le rapport est bien accueilli par l’Assemblée des Premières Nations, qui a rencontré la délégation de la Commission en 2013 et qui se prépare à une table ronde nationale le 27 février prochain. Pour l’assemblée, le rapport confirme que la problématique n’est pas qu’une question de criminalité comme le soutient le gouvernement conservateur de Stephen Harper, premier ministre du Canada.

RCI d’après un texte de Ralph-Bonet Sanon de Radio-Canada

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FEMMES AUTOCHTONES DISPARUES OU ASSASSINÉES – DOSSIER –  Le procès Pickton Robert Pickton a été reconnu coupable du meurtre de six femmes.

Catégories : Autochtones, Société
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