La mifépristone est à l’étude à Santé Canada depuis décembre 2012.
Santé Canada, le ministère dirigé par la ministre de la Santé, Rona Ambrose, a repoussé sa décision d’approuver ou non la mifépristone la pilule qui provoque l’avortement en demandant au fabricant plus d’informations sur ce médicament.
Si elle est approuvée, la mifépristone serait disponible uniquement par prescription et serait limitée au cas de grossesses ne dépassant pas neuf semaines. La mifépristone est différente de la pilule du lendemain, qui est utilisée elle aussi dans les jours après un rapport sexuel pour prévenir la grossesse.
Une femme qui utilise de la mifépristone doit dans les faits absorber un second médicament, le misoprostol, pour terminer le processus d’avortement.
« Nous ne pouvons pas dire si Santé Canada va accepter ou de refuser la demande, » affirme par courriel un porte-parole de Santé Canada qui précise : « nous allons cependant confirmer que Santé Canada base toutes ses décisions d’approbation des médicaments basée sur un examen scientifique détaillé. »
Pas de décision avant le lendemain des prochaines élections?
Vicki Saporta, présidente de la Fédération nationale de l’avortement, affirme que cette demande d’informations supplémentaires va retarder jusqu’à l’automne prochain (après la date probable d’une élection nationale au pays) une décision d’approuver ou non l’usage de la mifépristone par les femmes enceintes.
Vicki Saporta se dit déçue, mais « très optimiste qu’à la fin de la journée, Santé Canada approuvera la mifépristone comme une méthode sûre et efficace de l’avortement précoce, et que les femmes canadiennes seront alors en mesure de l’utiliser avec confiance après qu’il y a eu un examen très approfondi du médicament, de sa sécurité et de son efficacité ».
Un délai de trois ans débat pour un processus qui prend en moyenne moins d’un an
Santé Canada a reçu la demande d’approuver le médicament, également connu sous le nom de RU-486, depuis décembre 2012.
Cela prend habituellement environ neuf mois pour qu’un produit pharmaceutique traverse les méandres du processus d’approbation, mais une demande d’informations supplémentaires réinitialise automatiquement le délai d’application.
Si le médicament devait être approuvé à l’automne, il ne serait pas dans les pharmacies canadiennes avant 2016.
Aide-mémoire… Médicament en usage depuis 1988
La mifépristone a été approuvée pour une utilisation en 1988 en France et a été utilisée par des millions de femmes dans 57 pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, en Europe occidentale, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
La Fédération nationale canadienne de l’avortement soutient que l’accès à la mifépristone n’augmente pas le taux d’avortement dans un pays, mais réduit les demandes pour la chirurgie.
Les opposants soutiennent que le médicament a causé plusieurs décès aux États-Unis
Mary Ellen Douglas, organisatrice nationale antiavortement pour la Campaign Life Coalition, a déclaré à Radio-Canada L an dernier qu’elle est préoccupée par les rapports sur les cas de septicémies mortelles.
« Ce n’est pas quelque chose qui devrait être apporté au Canada », a déclaré Douglas.
La Food and Drug Administration des États-Unis a déclaré en 2011 que la septicémie est un risque lié à tout avortement et que ce n’est pas un problème particulier lié a la mifépristone et au misoprostol.
« La septicémie mortelle chez les femmes subissant un avortement médicamenteux est très rare [environ un 100000] », déclare la FDA dans une fiche d’information sur son site Web.
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