Photo: Martín Movilla

CUBA : L’APRÈS GUERRE

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Le 17 décembre est pour les disciples de la Santeria cubaine une date très importante : c’est la fête de Saint Lazare, saint patron des Santeros et double syncrétique de la divinité africano-cubaine de la divinité Babalu Ayé. Donc une date de très bon augure.

Ce jour-là, les présidents Barack Obama et Raul Castro ont mis un terme à plus de cinquante ans d’hostilité.

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Une date historique.

Ici à Cuba, l’évènement a été reçu par de grands sourires, des clins d’œil, une joie contenue qui pourrait se traduire : « C’est un film qu’on a déjà vu mais…. « esta vez ?» cette-fois-ci ?  …

LES RÉFORMES

Fidel a cédé le pouvoir à son jeune frère Raul en 2006. Celui-ci reconnait que des erreurs ont été commises et il entreprend de les corriger.

 « Soit nous rectifions la situation, soit nous n’aurons plus le temps d’échapper au précipice qui s’approche. » Raul Castro, VIème Congrès du Parti communiste cubain, 2011.

Raul Castro a dit que les « ajustements économiques et sociaux » étaient irréversibles.

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Officiellement ce ne sont pas des réformes, encore moins une révolution économique ou sociale. On les appelle les « ajustements » ou « rectifications » (lineamientos), qui se traduisent par ces changements lents et prudents. Après de longues consultations dans tous les milieux, ils ont été adoptés par le Parti Communiste Cubain en avril 2011.

LA TORTUE

Auparavant, 90% des Cubains étaient des employés de l’état. Celui-ci n’a plus les moyens de les payer, souvent à ne rien faire, dans des entreprises d’état inefficaces.

Ainsi presqu’un demi-million de Cubains travaillent maintenant dans un secteur privé règlementé. Ils ont le droit d’exercer une profession reconnue ou d’exploiter un petit commerce en employant un maximum de 5 personnes ou plus en payant une taxe.

Un million d’hectares ont été mis gratuitement à la disposition d’agriculteurs non-propriétaires pour décentraliser et commercialisée de produits agricoles sur les marchés publics et privés.

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Les Cubains ont aussi obtenu progressivement d’autres droits :

Droit d’accès aux hôtels, passeports et sorties autorisées, droit d’acheter et vendre une auto, droit d’acheter ou vendre une résidence principale et une secondaire.

Les modèles ne sont pas la Russie, ni le Viet Nam ni la Chine. Tous vont trop vite selon les autorités cubaines. Il faudra s’habituer à un modèle cubain. Celui de la tortue.

LES AMÉRICAINS

Si tout va bien, Cuba et les États-Unis pourront prochainement échanger à nouveau ambassades et ambassadeurs. C’est la fin de la guerre froide.

Déjà Washington autorise davantage de visites à Cuba pour des américains dans des cadres bien précis.

Les « remesas », l’argent envoyé à des Cubains par leur famille ou des amis aux États-Unis pourra atteindre 2000 dollars par trimestre au lieu de 500. Ces devises atteignent un montant de 2 milliards de dollars par an.

En perspective : les secteurs financiers et commerciaux pourront échanger plus facilement. L’emphase est mise sur celui des télécommunications. Le téléphone et surtout l’internet à Cuba ont besoin de modernisation urgente.

Ces perspectives suscitent des espoirs réels mais prudents chez les Cubains.

 

Bientôt à Radio-Canada.ca et au Téléjournal 22h : un nouveau métier voit le jour un demi-siècle ans après la révolution : agent immobilier. 

Catégories : Économie, International, Politique, Société
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