Tchadien d'origine, Fernand Behiguim est arrivé à Regina en décembre 2013.

Tchadien d'origine, Fernand Behiguim est arrivé à Regina en décembre 2013
Photo Credit: ICI Radio-Canada

Saskatchewan : Un Tchadien d’origine apprivoise la solitude dans son pays d’accueil

Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs au Canada, Fernand Behiguim, un Tchadien d’origine qui vit à Regina dans les Prairies canadiennes depuis un peu plus d’un an, partage ses impressions sur sa nouvelle société d’accueil et compare certaines pratiques culturelles d’Afrique et du Canada.

Fernand Behiguim a plié bagage à maintes reprises avant de se retrouver au Canada. Né au Tchad, il a vécu dans plusieurs pays francophones d’Afrique dont la Côte d’Ivoire,  le Tchad, la Guinée et le Sénégal.

« Je suis né là-bas [au Tchad], par contre je n’y ai pas vraiment grandi. J’étais amené à beaucoup voyager. »— Fernand Behiguim

Désireux de se plonger dans un milieu anglophone, Fernand Behiguim est venu au Canada. Son choix a été influencé par le fait que son frère se trouvait déjà au pays, mais il a choisi de venir étudier à Regina, une ville anglophone.  L’université, qui s’y trouve, offre un programme de génie spécialisé en systèmes pétroliers, un domaine qui l’intéresse particulièrement parce le Tchad possède une bonne réserve de pétrole.

Bien qu’il ait voulu s’immerger dans un milieu majoritairement anglais, Fernand reste fortement attaché au français. Un poste d’assistant en enseignement à l’Institut français lui permet de cultiver cet intérêt.

« Ce n’est pas vraiment facile de trouver des gens qui parlent français ici à Regina. À un certain moment, j’essayais d’appeler presque tous mes amis pour entendre le français. C’était assez dur avant que je découvre l’Institut français », affirme Fernand Behuguim.

Une grande solitude

La vie sociale est très différente en Afrique et au Canada, souligne Fernand Behiguim. « Les gens sont très solitaires ici. C’est l’une des choses qui m’ont le plus étonné. »

« Pendant les trois ou quatre premiers mois, j’étais assez seul, admet-il. Tu sors de chez toi, tu fais ce que tu as à faire et tu retournes chez toi. C’était assez dur pour moi de rencontrer des gens au début. »

En Afrique la vie sociale est importante et les gens sont unis dans leurs habitudes, leurs façons de faire. « Si vous allez à la gare et que vous marchez près d’un groupe de personnes qui mangent, vous voyez d’abord qu’elles mangent toutes dans le même plat, avec différentes cuillères, et elles vont toujours vous inviter à les joindre, explique-t-il. Ce n’est pas quelque chose que j’ai vu ici. Je ne pense pas que les gens vont m’appeler pour entrer chez eux et manger avec eux, à part si [on m’a] invité. »

Fernand Behiguim aime bien le proverbe « petit à petit, l’oiseau fait son nid », car c’est ce qui lui est arrivé. Avec le temps, il s’est habitué à la société canadienne. Il se prête au jeu et vit comme les Canadiens.

Saviez-vous que?

Le premier résidant noir de la Saskatchewan a quitté l’Ontario en 1896 pour s’installer aux environs de Melfort. Le Dr Alfred Schmitz-Shadd était un enseignant, docteur, pharmacien et politicien.
Source : Société historique de la Saskatchewan

Selon Statistique Canada, en 2011, la province de la Saskatchewan comptait près de 400 immigrants nés en Afrique et qui ont le français comme première langue officielle parlée. Toujours selon ce recensement, 1100 immigrants de langue française résidaient dans la province.

RCI et Radio-Canada

Consulter le dossier du Mois de l’histoire des Noirs au Canada

Catégories : Société
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