La soeur d'Aisha, dont l'identité est protégée, s'inquiète pour elle.

La soeur d'Aisha, dont l'identité est protégée, s'inquiète pour elle.
Photo Credit: ICI Radio-Canada

Alberta : Une Canadienne rejoint l’EI après avoir suivi un cours en ligne

Une jeune femme de 23 ans, partie rejoindre le groupe armé État Islamique en Syrie, s’est radicalisée après avoir suivi un cours en ligne basé à Edmonton, c’est ce qu’affirme sa sœur.

Le réseau anglais de CBC/Radio-Canada a choisi de l’appeler Aisha pour protéger son identité. Certains détails, dont le lieu de résidence de sa famille, sont aussi gardés secrets pour des raisons de sécurité.

Sa sœur Rabia, dont le nom a aussi été changé, soutient qu’Aisha a été recrutée par le biais d’une Edmontonienne qui organise un cours en ligne sur le Coran. CBC/Radio-Canada a pu confirmer l’identité de cette femme et a appris qu’elle a été renvoyée d’une mosquée où elle essayait de faire du recrutement.

Nous ne dévoilons pas son identité, car elle ne fait l’objet d’aucune accusation.

Ayant grandi dans une famille musulmane modérée, Aisha a peu à peu changé, selon sa soeur. Elle la décrit comme quelqu’un qui porte le niqab et qui s’enferme dans sa chambre avec son ordinateur.

La jeune femme a aussi quitté le collège pour se consacrer à temps plein à l’apprentissage de l’Islam.

Sa famille croit que l’enseignante du cours en ligne lui a payé le billet pour se rendre à l’étranger, indique Rabia.

Une situation qu’ignorait la police

L’inspecteur Dan Jones de la police d’Edmonton a confirmé que la situation n’était pas connue de son service, avant que la GRC n’entre en contact pour lui dire qu’un reportage allait être publié. « On ne peut pas être partout. Si on avait été impliqué un peu plus tôt, on aurait peut-être pu faire quelque chose ».

« Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer », a-t-il poursuivi, à propos de la radicalisation. Il a demandé à la population d’alerter les autorités, si jamais elle observe des cas suspects.

Voyage jusqu’en Syrie

Ni les détails de la radicalisation d’Aisha ni les moyens qu’elle a utilisés pour payer son voyage n’ont pu être confirmés de manière indépendante à CBC/Radio-Canada. Il est cependant connu qu’elle s’est rendue à Edmonton en Alberta, puis à Toronto en Ontario. Elle s’est ensuite dirigée à Barcelone en Espagne, puis en Turquie, avant de traverser la frontière pour atteindre  la Syrie.

Rabia dit que sa famille est furieuse que la recruteuse présumée soit toujours libre. Elle avance que le cours en ligne comprenait 15 étudiants canadiens, dont une Québécoise avec qui Aisha est apparue lors d’une conversation sur Skype.

Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) s’intéresse à Aisha depuis près de deux ans, mais reste coi sur les détails de l’enquête.

La sœur d’Aisha affirme que le SCRS a mis en garde ses proches à propos du compte Twitter de la jeune femme, qui montrait un drapeau de l’EI. « Ils nous ont dit qu’elle avait interagi avec des gens qu’ils pensaient dangereux et qui l’influençaient de manière négative », dit-elle.

Rabia s’inquiète du sort réservé à sa sœur, dont le passeport a été révoqué. « Elle réalise que ce n’est pas ce qu’elle avait imaginé », raconte Rabia.

« À présent, elle n’a pas le moral. Lorsque nous parlons, elle a l’air très triste et stressé. »— Rabia, soeur d’une Canadienne partie en Syrie

Les deux sœurs s’envoient des textos ou parlent toutes les deux semaines.

RCI et Radio-Canada

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Catégories : International, Politique
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