Certaines des données recueillies peuvent être conservées aussi longtemps que des décennies, voire indéfiniment.

Certaines des données recueillies peuvent être conservées aussi longtemps que des décennies, voire indéfiniment.

Le Canada scrute environ 400 000 courriels des Canadiens chaque jour

Les critiques se demandent pendant combien de temps les données obtenues sont stockées et quelle utilisation on en fait.

Une agence d’espionnage électronique du Canada recueille des millions de courriels de Canadiens et les stocke de « plusieurs jours à plusieurs mois » dans une tentative de repérer des attaques sur les réseaux informatiques du gouvernement.

Un document ultra-secret du service canadien de la sécurité des télécommunications (CST) jette un nouvel éclairage sur l’étendue de la pratique au Canada d’une collecte nationale de courriels envoyés par les Canadiens, et ce dans le cadre de son mandat pour protéger les ordinateurs du gouvernement.

L’Agence d’espionnage électronique du Canada observe chaque jours les visites sur les différents sites Web du gouvernement et recueille environ 400 000 courriels par jours et procède au stockage de certaines des données obtenues pendant des années, selon le document rédigé en 2010. Le volume aujourd’hui est probablement beaucoup plus élevé étant donné la croissance du trafic en ligne.

Espionner et enquêter sur les risques de piratage présente des risques de dérapage

Ce programme de protection des serveurs du gouvernement contre les pirates, les criminels et les États ennemis soulève des questions au sujet de l’ampleur de la collecte, la durée de conservation des informations et comment l’information peut être partagée avec la police et les partenaires d’espionnage dans d’autres pays.

Christopher Parsons (Chris Young/Associated Press

Christopher Parsons (Chris Young/Associated Press

Chris Parsons, un expert de la sécurité sur Internet basé à Toronto affirme qu’il y a des raisons légitimes pour l’Agence de surveiller les communications des Canadiens avec leur gouvernement.

« Mais vous devriez être en mesure de communiquer avec votre gouvernement sans la crainte que ce que vous dites… pourrait revenir vous hanter de manière inattendue », dit Parsons.

« Lorsque nous recueillons des volumes énormes d’information, ce n’est pas seulement utilisé pour suivre les méchants. Cela se retrouve dans des banques de données pendant des années ou des mois à la fois et cela peut être utilisé à n’importe quel moment dans l’avenir « .

Pas de précisions de la part du CST

Selon le Code criminel, le CST n’a pas le droit de cibler le contenu des courriers électroniques des Canadiens et leurs appels téléphoniques, mais il obtient des exemptions ministérielles spéciales lorsqu’il doit protéger les infrastructures de technologies de l’information du gouvernement.

L’agence refuse de donner des précisions sur la quantité de courrier électronique et métadonnées collectées, et quand ils sont supprimés, en insistant que cette information « pourrait aider ceux qui veulent mener des activités malveillantes contre les réseaux du gouvernement. »

Mais, selon des informations obtenues par CBC-Radio-Canada environ quatre courriers électroniques par jour – environ 1460 par an – seraient suffisamment graves pour justifier l’intervention des analystes des services canadiens de sécurité.

Pour en savoir plus…

CSE monitors millions of Canadian emails to government – CBC News

Should you worry about government monitoring of social media? – CBC

Catégories : Internet, sciences et technologies
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