Un autre bébé nage dans le clan des épaulards résidents du sud, une communauté en voie de disparition qui vit l’été dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique et de l’État américain de Washington.
L’orque, aperçue la semaine dernière par des biologistes de l’agence d’observation océanique et atmosphérique des États-Unis (NOAA), est le troisième petit à naître depuis la fin décembre dans l’un des trois groupes familiaux — J, K et L — qui composent le clan.
L121, J50 et J51, comme ils sont surnommés, font le bonheur des spécialistes très préoccupés par les décès, l’an dernier, de quatre individus et du taux de mortalité des nouveau-nés.
Toujours menacés
Bien que ces naissances soient encourageantes, le chef du programme de recherche sur les cétacés de l’Aquarium de Vancouver souligne que les épaulards résidents du sud ne sont pas au bout de leurs peines.
Lance Barrett-Lennard dit que la population ne sera pas en voie de rétablissement avant bien longtemps.
Selon certaines estimations, le clan aurait déjà compté au moins 140 individus avant de commencer à décroître dans les années 1960. Un rebondissement dans les années 80 a été suivi d’un autre déclin, chiffré à 17% entre 1995 et 2001.
Aujourd’hui, il n’y a plus que 80 épaulards résidents dans le Pacifique.
Pollution, changements climatiques en cause
La nécropsie d’une jeune orque enceinte retrouvée en décembre près des côtes de l’Île de Vancouver a révélé que l’animal souffrait depuis longtemps de malnutrition et que le fétus était mort depuis un bon moment.
Les épaulards mangent de 60 à 80 kilogrammes de poisson par jour, mais ils sont très sélectifs.
Ils s’alimentent presque exclusivement de saumon quinnat et si certaines populations de cette espèce se portent bien, d’autres sont en péril en raison du réchauffement des eaux.
Les biologistes croient que les épaulards résidents du sud pourraient donc être affamés à cause de l’effondrement de certains stocks et que les femelles produiraient trop peu de lait pour nourrir leurs bébés.
Selon eux, l’organisme des orques brûlerait aussi les graisses accumulées pour palier le manque de nourriture.
Comme les cétacés sont parmi les mammifères marins les plus contaminés au monde, les fétus auraient peu de chance de survivre.
Afin de déterminer l’état de santé des individus du clan, des scientifiques de l’Aquarium de Vancouver et de la National Oceanic and Atmospheric Administration les ont photographiés et ont tourné des images à l’aide de drones pour la première fois, l’été dernier.
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