Des centaines de milliers de fidèles sont réunis, place Saint-Pierre, pour la traditionnelle messe de Pâques au Vatican.

Des centaines de milliers de fidèles sont réunis, place Saint-Pierre, pour la traditionnelle messe de Pâques au Vatican.
Photo Credit: Alessandro Bianchi / Reuters

La dîme est-elle encore de ce monde en ce dimanche de Pâques?

Cette semaine à la bonne question nous répondons à une interrogation d’un auditeur en République démocratique du Congo qui veut savoir si la dîme existe encore au Canada et si les citoyens sont tenus de contribuer donc un dixième de leurs revenus à l’église.

À l’origine, la dîme était un impôt spirituel que les juifs devaient payer pour aider les démunis (orphelins, veuves, étrangers) et les serviteurs de Dieu. Aujourd’hui dans les Églises chrétiennes, les points de vue au sujet de la dîme varient beaucoup dans le monde.

Pour certains la dîme est toujours à payer sous peine de malédiction pour vol de Dieu. Pour d’autres, la dîme est uniquement un impôt pour les juifs et n’a plus aucune valeur spirituelle.

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La première taxe sur le revenu des Québécois 

Ce système de prélèvement provient du système féodal français et il a traversé l’Atlantique avec les premiers colons français. La dîme était un des moyens employés par l’Église, pour libérer les curés des paroisses du fardeau des travaux manuels. Mais au Québec, les agriculteurs étant sans argent sonnant bien souvent, la dîme s’est vite transformée en un impôt en nature, de type vaux, vaches, cochons et couvées!

Le prête devait être un habile commerçant s’il voulait tirer profit de la dîme et arriver à vendre les surplus aux marchands. Cela pouvait s’avérer un défi de taille, certains produits étant trop abondants et d’autres, insuffisants.

Pendant de nombreuses années, afin d’obtenir les services d’un prêtre résident dans leur communauté, les paroissiens devaient convaincre l’évêque qu’ils pouvaient subvenir aux besoins du curé et lui fournir un revenu raisonnable…

Construite vers 1857 et restaurée en 2004 dans la municipalité de Sainte-Flavie au Québec, la grange à dîme est un centre d’interprétation sur l’histoire de la dîme, un impôt autrefois payé en céréales, grains et pommes de terre.
Construite vers 1857 et restaurée en 2004 dans la municipalité de Sainte-Flavie au Québec, la grange à dîme est un centre d’interprétation sur l’histoire de la dîme, un impôt autrefois payé en céréales, grains et pommes de terre. © Bonjour Québec

Petite histoire de la dîme au Québec

Au Québec, l’instauration de la dîme a en fait subit plusieurs transformations. Le premier évêque de Québec avait fixé cette dîme à un treizième de la récolte du grain. Mais il a vite été contraint de réduire cette part à un vingtième seulement en raison de la pauvreté des habitants et des faibles récoltes.

Lors de la Conquête anglaise de 1760, la dîme a été abolie officiellement par les responsables militaires anglais qui venaient de faire main basse sur le Haut-Canada (le Québec d’aujourd’hui) . Toutefois, il semble qu’elle ait continué à être fidèlement payée au Curé jusqu’en 1774, année où les responsables religieux ont pu officiellement ramener en vigueur ce système très lucratif de dîme.

Pour en savoir plus…

Dîme – Wikipédia

Centre d’interprétation de la dîme – Sainte-Flavie

 Allez! Posez-moi une question sur le Canada : Stéphane.parent@radio-canada.ca

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Catégories : Société
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