La visite d’Ashraf Ghani aurait mal coïncidé au pays en mars alors que le Parlement canadien était en plein débat sur la question de la poursuite de notre mission militaire en Irak.
Le président nouvellement élu de l’Afghanistan, Ashraf Ghani, aurait bel et bien initialement accepté d’arrêter au Canada suite à sa récente visite à Washington en mars. Mais le gouvernement fédéral serait revenu sur son invitation, affirment plusieurs sources du milieu diplomatique.
Des sources à Ottawa, Washington et Kaboul disent à la Presse canadienne qu’un plan pour une escale de deux jours a été esquissé par l’ambassade du Canada à Kaboul et que le ministère afghan des Affaires étrangères, ainsi que Ghani avaient « répondu positivement » à l’idée d’un voyage de deux jours pour des entretiens avec le premier ministre Stephen Harper.
Version différente au bureau du premier ministre canadien
Stephen Lecce, un porte-parole pour le bureau du premier ministre, rejette cette version affirmant qu’aucune invitation n’avait été faite au nouveau président qui a été élu après une campagne âprement disputée l’an dernier.
« Aucune visite n’était prévue, mais nous continuons à collaborer avec le Gouvernement de l’Afghanistan à tous les niveaux », a-t-il dit dans un courriel.
Un porte-parole des Affaires étrangères, Nicolas Doire, a également insisté sur le fait qu’aucune invitation n’a été tendue au gouvernement afghan.

Pourquoi la visite aurait été annulée selon des sources diplômatiques
Selon la Presse canadienne, la proposition de visite se serait effondrée autour du 23 mars quand des fonctionnaires canadiens se sont opposés à la taille de la délégation afghane de près de 75 personnes – quelque chose qui aurait nécessité des préparatifs du style d’une visite d’État.
Peut-être le plus important, Ghani aurait été au Canada alors que le pays était en plein débat sur la prolongation de notre mission de combat en Irak.
Des responsables gouvernementaux diplomatiques et afghans, qui ne pouvaient parler publiquement en raison du caractère sensible de toute cette affaire, affirment que le voyage devait être une occasion pour le nouveau leader et chef de la direction du gouvernement afghan, le Dr Abdullah Abdullah, de remercier personnellement les Canadiens pour leurs sacrifices , notamment la mort de 158 de leurs soldats.
Cette escale aurait également donné l’occasion au gouvernement d’Afghanistan d’exercer des pressions pour obtenir une aide financière, en particulier un engagement à long terme pour le financement des forces de sécurité.

Réaction du parti de l’opposition officielle
Le porte-parole néo-démocrate de la Défense Jack Harris dit que la visite aurait été gênante pour les conservateurs qui essaient de vendre aux Canadiens l’idée de notre implication dans une nouvelle guerre.
« Je ne pense pas que ce gouvernement veut qu’on lui rappelle l’absence de succès là-bas, » dit-il. « Ils ne veulent pas revivre ces questions et souvenirs de la participation du Canada avec des résultats discutables en Afghanistan.
Je pense que cela aurait été en plein dans leur visage et le visage des Canadiens à un moment où ils voulaient nous faire dire oui à un autre engagement militaire d’une durée indéterminée en Irak ».

Pour en savoir plus…
Le Canada serait revenu sur une invitation au nouveau président afghan – Radio-Canada
Un premier ministre indien en visite au Canada pour la première fois en 42 ans – Radio-Canada
Ashraf Ghani visit to Canada quietly scrubbed amid Iraq debate – CBC News
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.