Dans sa nouvelle réglementation, le gouvernement canadien impose une limite au nombre d'employés étrangers dans les entreprises et réduit la durée de leur séjour au pays pour favoriser l'embauche de Canadiens. Photo Credit: Roger Milley
Main d’oeuvre : le Canada va t-il se battre pour le talent mondial?
Exode d’entreprise et diminution de la qualité de vie des Canadiens? Tout l’avenir canadien reposerait sur les épaules des travailleurs étrangers.
Le gouvernement du Canada a réformé récemment le Programme des travailleurs étrangers temporaires afin de veiller à ce que les emplois soient d’abord offerts aux Canadiens.
Mais cette nouvelle politique que l’on résume par « Les Canadiens d’abord » ne ferait rien selon certains pour résoudre la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée au Canada qui représente l’un des plus sérieux défis économiques auxquels fait maintenant face le Canada.
En raison du vieillissement prononcée de la population active canadienne, des pénuries de main-d’oeuvre qualifiée sont à prévoir dans des secteurs spécifiques de la construction, des mines et du pétrole (si les prix mondiaux devaient repartir à la hausse).
Peu avant le ralentissement économique qui a commencé il y a plusieurs mois, l’organisme Compétences Canada estimait qu’un million de nouveaux travailleurs qualifiés seraient nécessaires d’ici 2020.
Une course mondiale pour trouver des travailleurs de talents s’engage
Trouver un personnel qualifié est un problème déjà réel pour le Canada puisque notre pays n’est pas le seul qui a besoin de nouveaux talents spécialisés. Nous devons déjà livrer compétition à plusieurs nations développées en déficit de main-d’oeuvre qualifiée. Et, voilà que s’ajoutent les besoins en main-d’oeuvre de nouvelles économies émergentes, du Vietnam au Brésil.
En 2012, le McKinsey Global Institute estimait dans un rapport que d’ici 2020, l’économie mondiale pourrait compter de 90 à 95 millions de travailleurs peu spécialisés en trop par rapport aux besoins des employeurs.
Le bassin de travailleurs commence à se vider
Au Québec par exemple, la bataille pour le recrutement des travailleurs compétents a commencé véritablement il y a deux ans.
De 2000 à 2010, le nombre de Québécois âgés de 15 à 64 ans avait augmenté en moyenne de 39 000 personnes chaque année. En 2013, la croissance de la population en âge de travailler chutait de façon draconienne : à peine 11 000 personnes de plus chez les 15-64 ans.
Au rythme où vieillit la population, le nombre de Québécois de 15 à 64 ans a commencé à diminuer depuis 2014 et le bassin de travailleurs québécois commence à se vider.
Aide-mémoire…
Le ministre conservateur canadien de l’Emploi et du Développement social, Pierre Poilièvre
Un risque d’exode d’entreprises
Vers la fin du mois d’avril, le gouvernement canadien a refusé les demandes d’assouplissements réclamées par le Québec pour faciliter l’embauche de travailleurs étrangers temporaires.
Les ministres québécois du Travail, Sam Hamad, et de l’Immigration, Kathleen Weil, qui disaient parler au nom de la Fédération des chambres de commerce et des entreprises québécoises, ont déploré d’une même voix, le refus du ministre fédéral de l’Emploi, Pierre Poilièvre, de modifier ses réformes au programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) qui entraient en vigueur fin avril.
Lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale, Mme Weil a affirmé que l’intransigeance du gouvernement fédéral pourrait inciter des entreprises confrontées à une pénurie de main-d’oeuvre à quitter le Québec pour aller s’établir aux États-Unis. Sam Hamad et Kathleen Weil dénoncent l’intransigeance du gouvernement concernant les règles sur les travailleurs étrangers temporaires.
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