Le Comité sénatorial des langues officielles déplore que la proportion de jeunes Canadiens en mesure de soutenir une conversation en français et en anglais ait connu une baisse sur une période de 10 ans.
En 2011, 22,6 % des jeunes connaissaient les deux langues alors que la proportion était de 23,9 % en 2001.
Le taux de bilinguisme était encore moins élevé chez les jeunes anglophones à l’extérieur du Québec pendant la même période : de 2001 à 2011, il est passé de 17 % à 14 %.
Le manque d’enseignants qualifiés explique en partie le problème, selon la vice-présidente du comité, la sénatrice conservatrice Suzanne Fortin-Duplessis.
La sénatrice donne l’exemple de Terre-Neuve-et-Labrador, dans l’est du pays, où les élèves doivent se tourner vers Internet pour apprendre le français. Elle dénonce également les conditions de travail des enseignants du français langue seconde au Nouveau-Brunswick.
Le rapport du comité souligne qu’en 20 ans, la proportion de jeunes des écoles publiques exposés aux programmes de français de base a dégringolé. Elle est passée de 53 % en 1991 à 44 % en 2011.
Des différences selon les provinces
L’enseignement du français langue seconde est obligatoire : au Yukon (de la 5e à la 8e année), en Ontario (de la 4e à la 9e), au Québec (maternelle au secondaire 5), au Nouveau-Brunswick (maternelle à la 10e), en Nouvelle-Écosse (de la 4e à la 9e), à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador, selon l’organisme Canadian Parents for French.
L’enseignement du français est facultatif dans les provinces de la Colombie-Britannique et du Manitoba, puisque le français est un des choix de langues (de la 5e à la 8e).
Aucune politique ne régit la situation en Alberta, en Saskatchewan, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut.

Le maintien des acquis plus difficile chez les plus vieux
Plusieurs anglophones de l’extérieur du Québec n’arrivent pas à maintenir leur bilinguisme au fur et à mesure qu’ils avancent en âge, selon une étude de Statistique Canada parue en mai 2013.
Ces anglophones âgés de 15 à 19 ans en 1996 avaient un taux de bilinguisme de 15 %, alors que cinq ans plus tard lorsqu’ils étaient âgés de 20 à 24 ans, leur taux de bilinguisme avait diminué à 12 %. En 2006, quand ils avaient de 25 à 29 ans, leur taux de bilinguisme se situait à 10 %. Il n’était plus qu’à 8 % 15 ans plus tard, en 2011.
Cependant les jeunes francophones du Québec présentent plutôt le phénomène inverse puisqu’ils atteignent leur taux maximal de bilinguisme au cours de la vingtaine, quand ils entrent sur le marché du travail.
Les jeunes anglophones du Québec, quant à eux, affichent un taux plus élevé de bilinguisme français-anglais qu’ailleurs au pays. Le taux de bilinguisme de ces jeunes est passé de 48 % à 52 % entre 2001 et 2011.
« Les avantages du bilinguisme sont multiples, autant sur le plan social, économique que cognitif. Il s’agit d’une valeur ajoutée dont tous les Canadiens devraient pouvoir bénéficier. »— extrait du rapport du Comité sénatorial
Priorités et recommandations
Le rapport fait état de quatre priorités : la promotion active du bilinguisme, la maîtrise accrue des langues officielles, les pratiques novatrices et le financement.
RCI, Radio-Canada et La Presse Canadienne
L’étude du Comité sénatorial s’est déroulée d’avril 2013 à mai 2015. Des audiences publiques à Ottawa ont permis au Comité d’entendre 51 témoins issus du secteur de l’éducation, du gouvernement, des médias ou d’organismes à but non lucratif. Certains étaient des jeunes, d’autres des chercheurs, des parents ou des professeurs.
Rapport du Comité sénatorial Viser plus haut : Augmenter le bilinguisme de nos jeunes Canadiens
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