Cette réalité concerne les femmes autochtones de l’Alberta, mais, comme constaté dans d’autres travaux, touchent aussi celles du Québec ou du Manitoba.
Cette fois, une étude de l’Université de l’Alberta publiée dans le Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada, révèle que sur 427 000 dossiers d’accouchement entre 2000 et 2009 en Alberta, les bébés mort-nés ont toujours été beaucoup plus nombreux au sein des populations autochtones.
Les femmes autochtones ont 70 % plus de risques d’accoucher d’enfants mort-nés que le reste de la population.
Richard Oster, professeur au département de médecine de l’Université de l’Alberta, souligne que s’il est rassurant de ne pas voir d’augmentation, il faut tout de même souligner que la plupart des nations développées ont, de leur côté, vu des baisses dans leur taux de bébés mort-né.
En 2001, le Canada était classé huitième pays au monde au plan du développement humain. Il dégringolait au 76e rang quand on ne mesurait que la situation des Autochtones.
En 2011, on observait déjà que le taux de femmes autochtones canadiennes qui perdaient leur bébé à la naissance correspondait aux taux de mort-nés relevés dans les pays pauvres ou à revenu moyen.
Les cinq principales causes de mortinaissance : les complications à l’accouchement, les infections de la mère pendant la grossesse, les troubles comme l’hypertension ou le diabète chez la mère, le retard de croissance intra-utérin et les anomalies congénitales.
Le diabète serait une des causes principales expliquant cette plus forte proportion, selon Richard Oster. Celui-ci recommande un meilleur traitement de cette maladie chronique chez les Premières Nations pour réduire la fréquence des bébés mort-nés.
L’auteur souligne aussi que les femmes autochtones ont tendance à moins suivre leurs rendez-vous médicaux lors de la grossesse, ce que Richard Oster attribue à un manque de confiance dans le corps médical, des difficultés de transport et de garde d’enfant.
RCI avec La Presse Canadienne
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