La Banque du Canada réduit d’un quart de point à 0,50% son principal taux directeur. C’est la réponse de l’institution au début de récession que vit l’économie canadienne.
L’objectif de la Banque du Canada est de relancer une économie en récession au premier semestre en raison de la chute des prix du pétrole. Dans un communiqué émis mercredi, la Banque estime que le PIB réel s’est modestement contracté au premier semestre de l’année. Après une baisse de 0,6% lors des trois premiers mois de 2015, le PIB a donc une nouvelle reculé au deuxième trimestre.
Une première baisse d’un quart de point en janvier n’aura donc pas suffi. La Banque du Canada ramène de 0,75% à 0,50% son taux de refinancement des banques. Ce qui confirme que des nuages planent toujours au-dessus de l’économie canadienne.
L’institution révise donc nettement à la baisse son estimation de la croissance pour 2015 à 1% du PIB réel, alors qu’elle tablait encore en avril sur une croissance de 1,5%.

La Banque du Canada prévoit maintenant que le PIB croîtra à un rythme annuel de 1,5 pour cent au troisième trimestre, puis de 2,5 pour cent dans les trois derniers mois de l’année.
Elle envisageait des croissances de 2,8% et 2,5% pour les troisième et quatrième trimestres, respectivement.
Il y a quelques jours à peine, le Fonds monétaire international avait lui aussi sérieusement abaissé ses prévisions pour le Canada (-0,7 point à 1,5%).
La Banque du Canada perçoit des pressions déflationnistes alimentées par des capacités excédentaires du moteur économique. Mais celles-ci sont masquées par la dépréciation du dollar canadien.

La dégringole du dollar canadien se maintient
Depuis un an, le dollar canadien a chuté de 16% sans un effet marqué sur les exportations. L’annonce de la baisse du taux directeur a d’ailleurs provoqué un nouveau glissement du dollar canadien. Il s’échangeait à 0,77 CAD pour un dollar US dans la journée, contre 0,78 juste avant l’annonce.
Pour la banque centrale, le ralentissement de l’activité économique canadienne s’explique par « les réductions supplémentaires des plans d’investissement des entreprises dans le secteur de l’énergie » et des exportations peu dynamiques en dépit d’un taux de changes favorable pour les acheteurs étrangers.
Cela dit, la Banque du Canada s’attend à une reprise. On peut lire dans son rapport que « les exportations devraient renouer avec une croissance solide, à la faveur de l’amélioration continue de la demande américaine et d’un rebond des exportations de produits automobiles survenant à la suite de fermetures temporaires à des fins de réoutillage au début de l’année ».
Mais elle prévient que les investissements des entreprises exerceront encore un effet modérateur, le secteur de l’énergie continuant de s’ajuster aux bas prix du pétrole. À court terme, la Banque s’attend à un retour à la croissance au troisième trimestre, en partie grâce aux chèques d’allocation pour enfants bonifiée qu’Ottawa doit envoyer plus tard ce mois-ci.
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