Le RU 486 peut être utilisé dès les premières semaines de grossesse, alors que l'aspiration n'est possible que vers la 6e semaine. Photo Credit: (Charlie Neibergall/Associated Press)
Les Canadiennes accèdent au médicament d’avortement précoce mais après plus de 25 ans d’attente
Un quart de siècle après que les femmes en France aient reçu l’autorisation de se voir prescrire le médicament connu sous le nom RU-486, celui-ci va enfin être disponible au Canada.
Santé Canada a confirmé mercredi soir qu’elle avait approuvé l’usage du médicament deux ans et demi après que le fabricant du médicament en ait fait la demande. Les Canadiennes devront obtenir une simple ordonnance d’un médecin pour acheter le médicament.
Le médicament sera vendu sous le nom de marque Mifegymiso au Canada. Il est fait par Linepharma International Limited.
« Il était grand temps qu’ils approuvent cette méthode très sûre et efficace d’avortement précoce que des millions de femmes dans le monde utilisent depuis 1988 », a déclaré Vicki Saporta, présidente et chef de la direction de la Fédération nationale canadienne de l’avortement (NAF Canada).
NAF Canada représente les professionnels de la santé qui fournissent la plupart des soins de l’avortement dans ce pays.
Aide-mémoire… Le médicament RU-486 est notamment disponible depuis 1988 en France et presque depuis aussi longtemps en Grande-Bretagne.
Le médicament a été approuvé pour une utilisation aux États-Unis en 2000.
Les femmes dans 60 pays ont accès à la drogue, qui est utilisée pour mettre fin à une grossesse en toute sécurité.
De multiples experts en médecine de la reproduction ont qualifié cette drogue de meilleure option connue pour l’avortement et ils ont plaidé à maintes reprises pour son approbation au Canada.
La mifépristone est différente de la pilule du lendemain, qui est utilisée elle aussi dans les jours après un rapport sexuel pour prévenir la grossesse.
Des études ont montré que le médicament peut être utilisé sans danger aussi tard que 70 jours dans une grossesse.
La mifépristone était à l’étude à Santé Canada depuis décembre 2012. La mifépristone fait partie de la liste des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en avril 2013). En 2014, le Canada restait l’un des rares pays occidentaux à ne pas avoir approuvé l’usage de la mifépristone. Les avortements médicamenteux sont très peu nombreux au Canada, et ils reposent sur l’administration de méthotrexate, hautement toxique… aufeminincanada.com
Un délai de presque trois ans débat pour un processus qui prend en moyenne moins d’un an
Santé Canada a reçu la demande d’approuver le médicament, également connu sous le nom de RU-486, en décembre 2012.
Cela prend habituellement environ neuf mois pour qu’un produit pharmaceutique traverse les méandres du processus d’approbation, mais une demande d’informations supplémentaires réinitialise automatiquement le délai d’application.
C’est ce qui s’est produit dans le cas de la mifépristone. Même si le médicament vient d’être approuvé il ne sera pas dans les pharmacies canadiennes avant 2016.
Une pilule sécuritaire qui n’encouragerait pas le recours aux avortements
La Fédération nationale canadienne de l’avortement soutient que l’accès à la mifépristone n’augmente pas le taux d’avortement dans un pays, mais réduit les demandes pour la chirurgie.
L’approbation de la drogue permet généralement un meilleur accès à l’avortement médicamenteux pour les femmes dans les régions rurales ou éloignées où les chirurgies sont difficiles d’accès.
La Food and Drug Administration des États-Unis a déclaré en 2011 que la septicémie est un risque lié à tout avortement, mais que ce n’est pas du tout un problème lié a la mifépristone.
« La septicémie mortelle chez les femmes subissant un avortement médicamenteux est très rare [environ un 100000] », déclare la FDA dans une fiche d’information sur son site Web.
L’autre pilule, un combat pour les femmes qui déchaîne les passions depuis trente ans.
https://www.youtube.com/watch?v=nJib_JzH1To
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