Jean Alfred, ex-député péquiste d’origine haïtienne, est décédé le 20 juillet dernier à l’âge de 75 ans. Élu en 1976, il restera dans les annales comme le premier député noir de l’Assemblée nationale.
Ses funérailles ont été célébrées samedi à Montréal en présence de plusieurs députés québécois.
Jean Alfred est originaire d’Haïti, où il est né à Ouanaminthe le 10 mars 1940. Professeur de français, il a enseigné en Haïti pendant cinq ans, puis est devenu professeur à la Commission scolaire de l’Outaouais de 1969 à 1976 près d’Ottawa, la capitale du Canada. De 1975 à 1976, il a été conseiller municipal à la ville de Gatineau.
Le 11 novembre 1976, il a été élu sous la bannière péquiste dans la circonscription de Papineau, dans l’Outaouais. Il a siégé comme indépendant du 29 août 1980 au 10 mars 1981 avant de réintégrer le caucus du Parti québécois.
Il a été défait aux élections de 1981 et de 1989 dans la circonscription de Chapleau. Il a de nouveau été défait lors de l’investiture du Parti québécois dans Sauvé en 1994 et à celle du Bloc québécois dans la circonscription fédérale de Repentigny en 1997.
M. Alfred est alors retourné à l’enseignement. Selon ses proches, Jean Alfred a écrit son autobiographie, mais elle n’a pas été publiée avant sa mort.
Un homme au grand cœur
S’il est maintenant directeur de Droits-Accès de l’Outaouais, Daniel St-Jean a longtemps fréquenté Jean Alfred lors de sa jeunesse.

« Nous n’étions pas très riches, ma mère cherchait un endroit et on avait de la difficulté à trouver, raconte Daniel St-Jean. On a donc déménagé chez Jean pendant trois ans, ça a changé ma vie. »
Tout au long de la carrière politique de Jean Alfred, le directeur de Droits-Accès de l’Outaouais n’était jamais bien loin. « Il s’est battu avec les gens d’ici. Nommez-moi un député qui en a fait autant pour le comté de Chapleau et Papineau que lui. »
Toutefois, à force de défendre les gens de la région, M. St-Jean croit qu’il y a laissé une partie de sa santé physique et mentale.
« Les deux dernières années ont été très difficiles. En 1981, on s’est dit qu’il faut voter contre lui ou il va y laisser sa peau. Et on a tous voté contre lui, c’était pour son bien. »— Daniel St-Jean
M.St-Jean suggère d’ailleurs à la Ville de Gatineau et à la Commission de toponymie du Québec de renommer le Boulevard de l’Hôpital en l’honneur de Jean Alfred.
RCI et Radio-Canada
À écouter : Marie-Lou St-Onge s’entretient avec un ami de Jean Alfred, Daniel St-Jean
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