Des pharmaciens au travail

Des pharmaciens au travail
Photo Credit: Radio-Canada/Tamara Altéresco

Les risques d’une assurance médicaments exclusivement publique

Dans une nouvelle  étude, l’Institut économique de Montréal (IEDM) affirme que le régime mixte public-privé d’assurance médicaments est plus efficace qu’un régime exclusivement public.

Au Canada, la loi sur la santé oblige l’État à assurer et à subventionner toute la pharmacothérapie nécessaire administrée dans un hôpital canadien. En dehors de l’hôpital, le relais est assuré par les gouvernements provinciaux et territoriaux qui administrent eux-mêmes leurs programmes publics d’assurance-médicaments.

Ce régime public cohabite avec une multitude de programmes privés. Ainsi, la majorité des Canadiens ont accès à une assurance publique ou privée qui couvre les médicaments d’ordonnance.

Pour ou contre le monopole du régime public?

Mais certains souhaitent l’adoption d’un régime national d’assurance médicaments entièrement public en remplacement du système mixte public-privé géré par les provinces. C’est le cas de l’Union des consommateurs qui affirme que les Canadiens paient leurs médicaments 30% plus cher que dans les autres pays de l’OCDE, et que le Canada est le deuxième pays le plus cher au monde, après la Suisse, pour le prix de ses médicaments

L’union des consommateurs soutient également qu’au Québec, le pouvoir de négociation du gouvernement avec les pharmaceutiques faible étant donné que seulement 43% de la population est assurée avec le gouvernement pour ses achats de médicaments contre 57% qui l’est par des régimes privés d’assurances collectives.

En mars dernier, le Commissaire à la santé et au bien être du Québec publiait le rapport « Les médicaments d’ordonnance : agir sur les coûts et l’usage au bénéfice du patient et de la pérennité du système ». Document dans lequel il appelait le gouvernement à réfléchir sur les iniquités générées par l’actuel régime d’assurance médicaments.

Mais dans la Note économique intitulée « A-t-on besoin d’un monopole public d’assurance médicaments au Canada? », Yanick Labrie, économiste à l’Institut économique de Montréal met en garde contre les dangers d’un régime entièrement public

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Des médicaments à base de plante dans un commerce canadien.
Les Canadiens dans le besoin bénéficient de programmes d’assurance-médicaments subventionnés par l’État © CBC

Programmes gouvernementaux ciblés

Ottawa, les provinces et les Territoires offrent divers types d’assurance publique, assortis de conditions d’admissibilité, primes et franchises.

Les personnes dans le besoin bénéficient de programmes d’assurance médicaments subventionnés par l’État, en fonction de leur âge, leur revenu et leur état de santé.

Le gouvernement fédéral offre ainsi un régime public d’assurance médicaments à environ un million de Canadiens qui font partie de groupes admissibles. On y retrouve les Premières nations et les Inuits, les militaires, les anciens combattants, les membres de la Gendarmerie royale du Canada ainsi que les détenus des pénitenciers fédéraux.

La RAMQ réclame 300 000$ à la Ville de Québec.
La Régie de l’assurance maladie du Québec adminstre le régime public de médicaments de la province

La couverture universelle et ses coûts

Au niveau des gouvernements provinciaux et territoriaux, on offre en outre des programmes particuliers pour des groupes ayant besoin d’une couverture bonifiée en raison des coûts de médicaments élevés : les aînés, les prestataires d’aide sociale, les personnes malades ou ayant un état de santé associé à des coûts de médicaments élevés.

Au Québec, depuis 1997, la loi oblige tout le monde à détenir une assurance-médicaments publique ou privée. La raison? Éviter que des personnes malades et sans assurance paient une fortune pour leurs médicaments ou qu’elles décident de s’en priver, faute d’argent.  Le régime public, sommaire, couvre quelque 7 000 médicaments.

Mais de l’aveu même du ministre de la santé du Québec, Gaétan Barrette, les médicaments coûtent trop cher à la province. En janvier dernier, il insinuait qu’une négociation plus serrée de l’achat de médicaments permettrait à la province d’économiser entre 600 et 800 millions $ par année sur les 3 milliards qu’elle dépense. M. Barrette réagissait alors à l’étude de l’économiste et politologue de l’Université Carleton à Ottawa, Marc-André Gagnon qui soutenait que le Québec pouvait réaliser des économies annuelles de 3,3 milliards $ grâce à un achat regroupé des médicaments des régimes public et privés.

Catégories : International, Politique, Santé
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