Les partis politiques canadiens s’arrachent en ce moment le vote de la classe moyenne canadienne qui elle en « arracherait ».
En cette période économique incertaine, chacun des trois principaux partis politique canadiens en campagne électorale en ce moment veut faire main basse sur les électeurs de la classe moyenne. Ils adoptent leurs propres définitions qui semblent parfois s’éloigner de la réalité. Mais qu’est devenue en 2015 la classe moyenne canadienne?
Tout dépend de l’interprétation que l’on fait des statistiques et de son lieu de résidence par exemple. Au Québec et a Montréal notamment, il est beaucoup plus facile d’appartenir à la classe moyenne que dans une ville comme Toronto dans la province voisine de l’Ontario où 51 % des citadins vivent d’un chèque de paie à un autre.
Le fait aussi d’avoir des enfants est un facteur déterminant qui peut retirer un Canadien du podium tant convoité de la classe moyenne.
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Entendu cette semaine…
Le chef du NPD, Thomas Mulcair, affirmait mardi que la souveraineté du Québec nuirait à la classe moyenne. Il a aussi promis de revoir le niveau du salaire minimum au pays, une compétence pourtant provinciale.
Le chef du parti libéral, Justin Trudeau affirmait mercredi que le Nouveau Parti démocratique de Thomas Mulcair «ne lèvera pas un doigt» pour aider la classe moyenne et qu’il donne de «faux espoirs» à la population en promettant de hausser le «salaire minimum fédéral».
Le chef du gouvernement et du parti conservateur Stephen Harper a courtisé mercredi les électeurs principalement de la classe moyenne en leur promettant des mesures pour faciliter l’accès à la propriété. Il s’est engagé à faire passer les retraits des Régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) permis pour la mise de fonds de l’achat d’une première maison de 25 000 $ à 35 000 $.
Une enquête sur la classe moyenne qui fait référence
Le chercheur québécois François Delorme.
L’une des plus récentes et sérieuses études sur la composition de la classe moyenne est celle publiée l’an dernier par l’Université Sherbrooke au Québec. Celle-ci fournit peu de données sur les réalités de la classe moyenne canadienne dans son ensemble mais elle a le mérite de livrer une image très précise du visage changeant de la classe moyenne québécoise.
Selon les chercheurs de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, la classe moyenne n’a pas diminué au Québec, malgré la perception de beaucoup citoyens à cet effet.
Oui, les revenus réels ont baissé, mais les couples avec enfants particulièrement bénéficient de politiques sociales et de crédits d’impôt qui n’ont souvent pas de contrepartie dans le reste du Canada. Le soutien de l’État providence québécois a donc permis de garder la classe moyenne à flot», explique François Delorme, principal chercheur de cette enquête.
Si l’on tenait par contre seulement compte des revenus avant impôt, 29,4 % des ménages québécois feraient partie de la classe moyenne contre 36,8 % en 1976. Avec le calcul des revenus après impôt, 46,7 % des ménages font partie de la classe moyenne contre 45,8 % en 1976.
Lisez tous les détails de l’enquête : Faites-vous partie de la classe moyenne? – Radio-Canada
Avec la contribution de Sandra Gagnon de Radio-Canada
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