Ce dimanche 23 août, c’est la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition. Cette date a été choisie en mémoire de la nuit du 22 au 23 août 1791 au cours de laquelle fut déclenchée à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti et République dominicaine) une insurrection déterminante dans l’abolition de la traite négrière transatlantique. Cette insurrection donner lieu à la révolution et plus tard à l’indépendance d’Haïti en 1804.
Pour la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition est simultanément un hommage à toutes les victimes et à leur résistance contre l’esclavage, mais aussi un appel à la vérité, à la justice et au dialogue entre les peuples. L’objectif de cette journée est donc de se donner un moment de réflexion sur cette tragédie, ses causes, ses conséquences et les leçons qu’on peut en tirer.
Greg Robinson, professeur d’histoire et membre du comité exécutif de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand à l’Université du Québec à Montréal. Il revient sur la signification et l’impact de la traite négrière.
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Au Canada aussi
Même si on n’en parle pas souvent, eu égard à sa petite ampleur, l’esclavage a tout de même été pratiqué en Nouvelle-France (Louisiane et vallée du Saint-Laurent) pendant près de deux siècles. Donc, le Canada a aussi été un pays esclavagiste.
La nuance, dans le cas canadien, c’est que la majorité des esclaves étaient non pas d’origine africaine, mais amérindienne. Les populations autochtones qui asservissaient des prisonniers de guerre les offraient par la suite à leurs partenaires français en signe d’amitié.
Les esclaves noirs présents au Canada provenaient surtout des colonies anglaises voisines, d’où ils étaient exportés en contrebande ou comme prisonniers de guerre.
Selon l’UNESCO, dans l’histoire de l’esclavage, la traite négrière transatlantique se démarque à trois niveaux:
- sa durée : environ quatre siècles
- la spécificité de ses victimes : l’enfant, la femme et l’homme noirs africains
- sa légitimation intellectuelle : la construction de l’idéologie hostile aux Noirs et son organisation juridique, le Code noir (1685).
Activité commerciale et économique lucrative, la traite négrière est, du point de vue de l’UNESCO, « l’illustration dramatique de la rencontre entre l’histoire et la géographie. Elle a lié plusieurs régions et continents : Europe, Afrique, Océan Indien, Caraïbes, Amérique.»
Quelques figures marquantes du mouvement abolitionniste:
- Toussaint-Louverture (Haïti)
- Harriet Tubman (États-Unis)
- Frederick Douglass (États-Unis)
- Victor Schoelcher (France)
- William Wilberforce (Grande-Bretagne)
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