Il reste près de 45 jours d’ici la tenue du prochain scrutin canadien du 19 octobre prochain et en politique ce nombre de jours est une éternité où tout pourrait se produire même les scénarios qui pourraient aujourd’hui nous sembler impossibles.
Si l’élection du Parti communiste du Canada à la tête du Canada est donc possible, elle est en réalité tout à fait improbable. Si l’on se fie à la tendance des derniers scrutins, si autrement dit la tendance se maintient comme se plaisent souvent à le dire nos analystes politiques à la télévision le soir des élections, les chances de ce parti sont pratiquement nulles.
Deuxième plus ancien parti politique fédéral canadien toujours inscrit, le parti communiste du Canada est sans député au Parlement canadien depuis presque 70 ans. Il fut même déclaré illégal par le Gouvernement du Canada en 1921, 1932 et 1940.
Les hauts et les bas du pourcentage des votes communistes au Canada
Élection fédérale canadienne de 1930 : 0,12 %
Élection fédérale canadienne de 1935 : 0,46 %
Élection fédérale canadienne de 1945: 2,13 %
Élection fédérale canadienne de 1953: 1,06 %
Élection fédérale canadienne de 1957: 0,12 %
Élection fédérale canadienne de 2000: 0,07 %
Élection fédérale canadienne de 2011: 0,02 %

Il existe aussi une version provinciale du PCC, le PCQ
Des débuts qui semblaient prometteurs
L’émergence de l’extrême gauche au Canada a lieu au début du 20e siècle, avec la naissance du Parti communiste canadien en 1921. Du milieu des années 1930 au milieu des années 1940, le PCC était en plein essor et comptait 23 000 membres en 1947.
Les communistes ont même à cette époque réussis à faire élire quelques-uns de leurs membres aux échelons municipaux et provinciaux, ainsi que le député Fred Rose à la Chambre des communes du Canada.
Malgré l’engouement suscité dans les années 1940 par la montée du syndicalisme au Canada et l’émergence d’une nouvelle gauche dans les années 1970 n’a jamais apporté pourtant suffisamment d’eau au moulin de cette formation politique.
Des problèmes de divisions internes ont souvent miné ses performances, mais son pire ennemi a longtemps été le gouvernement canadien lui-même.
Le gouvernement canadien a souvent tenté lui-même de faire échec au communisme
La Seconde Guerre mondiale est venue miner l’élan du Parti communisme au Canada. Au début du conflit, le PCC a décidé d’appuyer la guerre contre Hitler, mais il a renversé sa position, sur ordre de Moscou, en l’espace de 10 jours.
C’est pourquoi le parti fut alors interdit au Canada et plus de 100 de ces leaders furent arrêtés.
Au Canada, au début des années 90, après l’effondrement du bloc soviétique, on assiste à une scission au sein des forces du PCC entre partisans et détracteurs du stalinisme.

Le député communiste à la Chambre des Commune, Fred Rose, a été déclaré coupable de conspiration dans une présumée affaire d’espionnage russe au Canada et condamné le 20 juin 1946 à six ans de pénitencier.

Deux ans après le procès de Fred Rose, la chasse aux communistes se poursuit. Au Québec, sous le gouvernement Duplessis, les militants sont pourchassés. Le 21 avril 1948, le premier ministre Maurice Duplessis prononce un discours à Trois-Rivières lors d’un banquet préélectoral. Son ton est survolté quand il parle de la détermination de son gouvernement à « protéger le peuple contre l’empoisonnement communiste » .
En complément d’information, nous discutons des hauts et des bas du Parti communiste du Canada avec un auditeur de Radio-Canada international en France du nom de Philippe Marsan.
Sur le même thème… Un monument moins haut et plus petit pour les victimes du communisme – Radio-Canada Allez! Posez-moi une question sur le Canada : Stéphane.parent@radio-canada.ca
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